| INHÉRENCE, subst. fém. État de choses qui sont inséparables de par leur nature, et qui ne peuvent être disjointes que mentalement et par abstraction : C'est ainsi que des signes de convention semblent avoir le plus souvent, avec les objets ou les idées qu'ils expriment, ce même rapport d'inhérence [it. ds le texte] qui nous fait juger la couleur dans l'étendue, et les modifications tactiles dans le corps résistant.
Maine de Biran, Influence habit.,1803, p. 165. − LOG. Rapport d'une qualité intrinsèque au sujet dont elle est l'attribut. S'il n'est pas absolument vrai que toute qualité a son sujet d'inhérence, il n'est donc pas certain que nous ayons une âme, substance réelle de toutes les qualités que la conscience atteste (Cousin, Vrai,1836, p. 55). ♦ Jugement, proposition d'inhérence. Affirmation qui énonce qu'une qualité appartient à un sujet. L'analyse réflexive remonte jusqu'au fondement de la prédication, retrouve derrière le jugement d'inhérence le jugement de relation (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 150).Propositions d'inhérence articulées en concepts (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 60). Prononc. et Orth. : [ineʀ
ɑ
̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1377 inhere[n]ce (Oresme, Livre du ciel et du monde, éd. A.D. Menut, livre II, chap. 2, fo71b). Empr. au lat. médiév.inherentia (xiies. ds Latham), dér. de inhaerere, v. inhérent. Fréq. abs. littér. : 39. |