| INHALATION, subst. fém. Action d'inhaler. A. − Absorption par les voies respiratoires d'odeurs, de gaz, de poussières toxiques. Inhalation d'oxygène arsénié, de silice, de poussières arsénicales. L'inhalation répétée des poussières de charbon produit l'anthracose, affection qui s'observe surtout chez les mineurs de houille et chez les fondeurs en fonte (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 310).L'inhalation − beaucoup plus toxique que la pénétration morale − de l'odeur de vernis particulière à cet escalier (Proust, Swann,1913, p. 28): ... le cas des cancers du poumon que l'on a observés chez les travailleurs des mines d'uranium à la suite de l'inhalation de poussières radioactives...
Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 218. B. − MÉD. Absorption d'un gaz, d'une vapeur, d'un aérosol, par les voies respiratoires, à des fins anesthésiques ou thérapeutiques. 1. [La finalité de l'inhalation est d'ordre anesthésique] Inhalation de protoxyde d'azote. Un phénomène de simultanéité mentale, analogue à cette première ivresse de l'anesthésie que tant de mes malades m'ont décrite. On voit tout le détail de sa vie surgir devant soi; d'un coup d'œil, on embrasse des séries d'années; et l'inhalation de l'éther ou du chloroforme n'a duré qu'un instant (Bourget, Sens mort,1915, p. 262). 2. [La finalité de l'inhalation est d'ordre thérapeutique] Synon. fumigation.Faire une inhalation. Inhalations, vaporisations dans les narines et la gorge d'où l'on sort les yeux hors de la tête et exaspéré. Mais ça fait du bien, inconstestablement (Gide, Journal,1930, p. 988). Prononc. et Orth. : [inalasjɔ
̃]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1. 1760 minér. « exhalaison par laquelle une substance émanée entre dans une autre et la pénètre » (P.H. d'Holbach, trad. de la Pyritologie de J.Fr. Henckel, p. 302); 2. a) 1805 physiol. « action par laquelle les êtres vivants absorbent, au moyen de pores et de vaisseaux, les fluides qui les environnent » (Cuvier, Anat. comp., t. 2, p. 539); b) 1845 « absorption par les voies respiratoires (de gaz, de vapeurs) » (Besch.); c) 1867 « aspiration par le nez de vapeurs qui désinfectent, décongestionnent » (Littré). D'abord empr. au b. lat. inhalatio « exhalaison », dans un sens proche du sens étymol., le mot a été employé ensuite comme anton. de exhalation*. Fréq. abs. littér. : 29. |