| INHABITÉ, -ÉE, adj. A. − [En parlant d'un endroit clos; correspond à habiter A] Qui n'est pas habité. Synon. abandonné, inoccupé, vide.Pièce inhabitée. La servante, que parfois il allait rejoindre dans une chambre inhabitée (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 335).La bâtisse, inhabitée depuis un lustre pour le moins, était alors dans un état de délabrement (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 86).Maisons inhabitées, je vous ai peuplées de femmes exceptionnelles (Éluard, Donner,1939, p. 47). − P. ext. [En parlant d'un espace, d'une étendue] Synon. désert, sauvage, solitaire.Après cent kilomètres de steppes plus inhabitées que la mer, il croisait une ferme perdue (Saint-Exup., Vol nuit,1931, p. 81).Ces infinies surfaces inhabitées, où ne pépiait aucun oiseau, n'étaient cependant pas inertes ni silencieuses (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 219): Dans l'île de Tahiti, la vie est localisée au bord de la mer; les villages sont tous disséminés le long des plages, et le centre est désert. Les zones intérieures sont inhabitées et couvertes de forêts profondes.
Loti, Mariage,1882, p. 139. B. − Littér. et fig. [En parlant d'une pers.; correspond à habiter B] Qui n'a pas de vie ou d'intelligence. Ce crâne vide et ce rire éternel! Pères profonds, têtes inhabitées (Valéry, Charmes,1922, p. 150). Prononc. : [inabite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1426 (Arch. du Nord, B 17639, dossier Croy ds IGLF : Depuis, par les guerres des Englés, le dit païs a esté inhabité de gens); mil. du xves. (J. Chartier, Chronique de Charles VII, éd. Vallet de Viriville, t. 1, p. 116 : plussieurs contrées demourèrent toutes inhabitées). Dér. de habité*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 265. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 408, b) 587; xxes. : a) 282, b) 293. |