| INHABITABLE, adj. A. − [En parlant d'un espace clos; correspond à habitable A] Qui n'est pas habitable. Abri, immeuble, maison inhabitable. Un grand appartement glacial, qu'il jugea (...) présenter toute sécurité, tant il semblait froid et inhabitable (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Voy. santé, 1886, p. 549).Ma chambre grande ouverte sur la lande torride me parut inhabitable; je me réfugiai dans la pièce fraîche où je travaillais parfois (Gracq, Syrtes,1951, p. 120). − P. ext. [En parlant d'un espace; correspond à habitable B] Où l'on ne peut pas vivre. Synon. hostile, inhospitalier.Pays, région inhabitable. Les îles (...) sont réduites à une sécheresse horrible, qui peu-à-peu en détruit les plantes, les arbustes, et les rend presque inhabitables (Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 81).La moindre réflexion nous dira que la terre ayant été inhabitable à une époque pour telle espèce supérieure, des espèces inférieures l'ont seules habitée alors (Renouvier, Essais crit. gén., 3eessai, 1864, p. 136).Le seul espoir lointain que je garde est celui de quitter la France définitivement, car elle sera désormais inhabitable pour les gens de goût (Flaub., Corresp.,1870, p. 193).Inhabitable à + subst. : Ces déchets ont une tendance à s'accumuler dans le milieu local, et à le rendre inhabitable aux cellules.
Carrel, L'Homme,1935, p. 96. B. − Littér. et rare. Avec qui on ne peut habiter. J'étais tout insupportable, tout inhabitable et le demeurai (Du Bos, Journal,1926, p. 34). Prononc. et Orth. : [inabitabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin du xiiies. « (lieu) qui n'est pas habitable » ([Raymond Lulle], Livre d'Evast et de Blaquerne, éd. A. Llinarès, p. 61); 2. 1893 « (personne) avec qui l'on ne peut habiter » (Bourget, Cosmopolis, p. 29). Empr. au lat.inhabitabilis « (lieu) qui n'est pas habitable ». Fréq. abs. littér. : 119. |