| INFLEXIBILITÉ, subst. fém. A. − Caractère de ce qui est inflexible. L'inflexibilité absolue n'existe dans aucun corps (Ac.). B. − Au fig. 1. Qualité d'une personne qui ne se laisse pas fléchir, influencer, émouvoir. Montrer de l'inflexibilité à qqn. a) Fermeté, force. Une énergie, une sérénité, une constance, une inflexibilité digne des martyrs (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 263).D'une manière générale, concluait le document, l'offensive russe se poursuit avec la plus grande inflexibilité (Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 307). b) Rigueur, inclémence. Il s'étonnait de l'inflexibilité, de la dureté que l'homme d'un jour montre à l'homme d'un jour comme lui (Staël, Corinne, t. 2, 1807, p. 166).J'osai croire que l'amour d'Évelina serait plus fort que les résolutions paternelles, et qu'elle saurait vaincre l'inflexibilité de ses parents (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 226): ... chacun se mit à l'assiéger de loin et de près; Arnauld qui avait trouvé son maître en inflexibilité, les évêques d'Angers et de Beauvais lui adressèrent des lettres de supplication pressante...
Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 4, 1859, p. 282. 2. P. ext. [Le compl. de nom désigne des principes, des lois] Rigidité. L'inflexibilité des constitutions, des dogmes, de la loi. Les systèmes urbanistes (...) substituent à la souplesse de la vie l'inflexibilité de la géométrie (Lavedan, Urban.,1926, p. 63).Il existe même une certaine justice qui est la servante de la raison d'État et dont les vertus propres sont la rigueur et l'inflexibilité (Mauriac, Bâillon dén.,1945, p. 488). Prononc. et Orth. : [ε
̃flεksibilite] et [-fle-]. Att. ds Ac. dep. 1718; ds Ac. 1762 infléxi-. Étymol. et Hist. 1. 1314 inflectibilité « qu'on ne peut ployer » (Henri de Mondeville, Chirurgie, 1260 ds T.-L.); 2. 1736 au fig. inflexibilité « qualité d'une personne qu'on ne peut fléchir » (Marivaux, La Vie de Marianne, éd. F. Deloffre, p. 205). Dér. de inflexible*; suff. -(i)té*. Fréq. abs. littér. : 61. |