| INFIRMER, verbe trans. A. − Enlever de l'autorité, de la force à quelque chose, affaiblir, contredire, démentir. Anton. confirmer.Infirmer une conclusion, une donnée, une expérience, une idée, une information, des prévisions, des principes, le sens général d'une observation, des résultats. Rien dans ce que nous allons dire ne dément et n'infirme, tout au contraire corrobore ce que nous venons de dire dans les pages qu'on a lues (Hugo, Rhin,1842, p. 483): « Nous ne voulions pas qu'on sût que nous étions rentrés », me dit la Duchesse. Elle ne se doutait pas que la Princesse avait d'avance infirmé cette parole en me racontant qu'elle avait vu un instant sa cousine qui lui avait promis de venir.
Proust, Sodome,1922, p. 662. B. − DR. Annuler une décision rendue par une juridiction inférieure. Arrêt qui infirme une sentence. Roideur de la Cour de cassation qui, sous prétexte de la signature exigée du second notaire, infirme tous les actes faits depuis trente ans (Michelet, Journal,1842, p. 477).Je ne puis rendre un jugement qui serait certainement infirmé par la Cour de cassation, le tribunal n'étant plus au complet (Courteline, Client sér.,1897, 3, p. 69). REM. Infirmant, -ante, part. prés. adj.Qui infirme. Vous ne voulez pas, c'est bien! − Pourquoi? − Parce que je suis innocent, belle raison infirmante! (Borel, Champavert,1833, p. 195). Prononc. et Orth. : [ε
̃fiʀme], (il) infirme [ε
̃fiʀm̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1370-72 « affaiblir » (Oresme, Ethiques, éd. A.D. Menut, p. 396); 2. 1379 « annuler » (Sent. du Châtelet, A.N. L 765 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat.infirmāre « id. ». Fréq. abs. littér. : 81. DÉR. Infirmatif, -ive, adj.DR. Qui infirme, rend nul. Arrêt infirmatif d'une sentence, d'un jugement (Ac.). − [ε
̃fiʀmatif], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. 1501 (Isambert, Recueil des anc. lois fr., t. 11, p. 427 : sentence confirmative, ou infirmative); de infirmer; suff. -(at)if*. BBG. − Gilliéron (J.). Cf. infirmation. - Raymondis (L.-M.), Le Guern (M.). Le Lang. de la justice pénale. Paris, 1976, pp. 42-45. |