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INDUCTEUR, -TRICE, adj.
A. − [Correspond à induire B] LOG.
1. Qui induit. Raisonnement inducteur. (Ds Rob., Lar. Lang. fr.).
2. Qui permet l'induction. Opération mentale qui consiste à remonter d'un certain nombre de propositions données, généralement singulières ou spéciales, que nous appellerons inductrices, à une proposition ou à un petit nombre de propositions plus générales, appelées induites (B. de la Société fr. de philos.,août 1909, p. 245, s.v. induction).
B. − [Correspond à induire C] ÉLECTR., PHYS. Qui produit l'induction; qui concerne l'induction. Aimant, champ, enroulement, fil, flux inducteur; pouvoir inducteur spécifique; bobine inductrice. Lorsqu'une molécule du fluide inducteur est dérangée de sa position d'équilibre normal, Maxwell dit qu'il y a déplacement électrique (H. Poincaré, Électr. et opt.,1901, p. 14).Un autre moyen d'accroître la vitesse, c'est de diminuer le champ magnétique des électro-aimants inducteurs de chaque moteur (Soulier, Gdes appl. électr.,1916, p. 177).
♦ Circuit inducteur. Circuit qui produit le champ inducteur et crée le flux d'induction. L'étincelle d'induction (...) est celle produite (...) par une bobine du Ruhmkorff (...) dans laquelle le circuit de fil gros est dit enroulement primaire ou circuit inducteur, le bobinage de fil fin constitue l'enroulement secondaire et produit le circuit induit (Périsse, Automob.,1907, p. 179).
♦ Courant inducteur. Courant qui produit un courant induit sur un circuit voisin fermé. Un courant peut servir à engendrer d'autres courants (...). Les courants ainsi produits se nomment courants induits, et ceux qui leur donnent naissance sont les courants inducteurs (Ledieu, Cadiat, Nouv. matér. nav.,1890, p. 377).Dans le bismuth, le verre lourd et les corps diamagnétiques, les courants sont induits... dans la direction de ceux qui sont induits dans un conducteur lors de l'établissement du courant inducteur (du champ) (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 224).
− Emploi subst. masc. ,,Aimant mobile ou enroulement parcouru par un courant variable créant un courant induit dans un circuit voisin`` (Laitier 1969). ,,Souvent synon. de stator`` (Dew. Électr. 1973). Anton. induit.Inducteur d'une magnéto; inducteur et collecteur d'une dynamo; inducteur fixe, mobile; inducteur différentiel; shuntage des inducteurs. Le rendement de la dynamo (...) dépend (...) des résistances électriques de l'inducteur et de l'induit (Haton de La Goupillière, Exploitation mines,1905, p. 592).La dynamo shunt (...) envoie une partie du courant produit par l'induit de l'inducteur (Chapelain, Techn. automob.,1956, p. 308).
C. − [Correspond à induire D]
1. BIOL. Qui induit les différenciations cellulaires d'un organe ou d'un individu. Anton. induit.Agent, organe, tissu inducteur; substance inductrice; spermatozoïdes inducteurs du sexe. Les organes surnuméraires se développent (...) aux dépens des tissus de l'embryon porte-greffe, sous l'influence inductrice du greffon étranger, lequel révèle ainsi des pouvoirs de différenciation dans des zones qui, sans lui, n'en eussent rien manifesté (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 41).La différenciation normale de la plaque neurale, de la corde dorsale, et des myotomes doit donc être considérée comme dépendant d'une action inductrice de la lèvre antérieure du blastopore (Caullery, Embryol.,1942, p. 60).
− Emploi subst. masc. ,,Tout agent ou toute circonstance capable de déclencher dans le système biologique une réaction déterminée ou une séquence programmée de réactions`` (L'Hér. Génét. 1978). Anton. induit.Inducteurs de l'ovulation; inducteur primaire, spécifique. Le noyau, siège ou inducteur des protéosynthèses, est indispensable à la vie du neurone (P. Morand, Confins vie,1955, p. 133).Le virus est un inducteur spécifique qui, dans la cellule, tente de prendre le pas sur les autres inducteurs (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 627).
2. PSYCHOL. Qui sert de point de départ à une association d'idées. Anton. induit.La figure « inductrice » doit revêtir le même sens que la figure induite avant d'en rappeler le souvenir (Merleau-Ponty, Phénoménol. perception,1945, p. 26).Les perturbations diverses de la réponse déterminent un « indice de complexe », qui révèle autour du mot inducteur l'activité d'un complexe affectif (Mounier, Traité caract.,1946, p. 575).
− Usuel, en emploi subst. masc. Le rapprochement des inducteurs affectés d'un indice de complexe donne la trame du thème affectif refoulé qui conduit à la psychanalyse du sujet (Mounier, Traité caract.,1946, p. 575).
3. LING. ,,Élément considéré comme le point de départ d'une action analogique, assimilatrice, etc. qui s'exerce sur un autre élément dit induit; ainsi dans la dissimilation que suppose le passage de lat. peregrinum à fr. pélerin, r est l'inducteur, l l'induit`` (Mar. Lex. 1933, p. 100).
Prononc. et Orth. : [ε ̃dyktœ:ʀ], [-tʀis]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. I. 1624 subst. « celui qui induit à faire quelque chose » (C. Nostradamus, Hist. et Chron. de Provence, 961 ds Delb. Notes mss). II. 1867 phys. adj. (Littré); 1873 phys. subst. (Lar. 19e: Inducteur. Appareil au moyen duquel on étudie les différents effets produits par des métaux divers successivement introduits dans les bobines électromagnétiques); 1883 électr. (E. Jacquez, Dict. d'électr. et de magnétisme, p. 109); 1933 ling. (Mar. Lex.). I empr. au b. lat. inductor « celui qui conduit » dér. du supin inductum de inducere, v. induire. II formé sur induction*, suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 14. Bbg. Kant (S.). L'Opinion devant un probl. technol. Thèse, Nanterre, 1979, p. 327.