| INDESTRUCTIBLE, adj. A. − Qui ne peut être détruit ou semble ne pas pouvoir l'être. Atome, bois, ciment, corps, élément, meuble, monument, moule, noyau, rempart, rocher indestructible; archives, bases, fortifications, murailles, teintures indestructibles. Maintenant, au contraire, une seconde couche sur la première, et j'espère que la teinture sera indestructible (J.-J. Ampère, Corresp.,1827, p. 432): 1. Elle éprouvait la panique de ceux qui voient, dans un tremblement de terre, crouler autour d'eux les murs, les toits, tout ce qui assurait protection, sécurité, et qui semblait indestructible.
Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 367. Rare. [En parlant de pers.] Indestructible vieillard. Et quand je reparaissais, fraîche et belle, indestructible, toujours séduisante et toujours entourée d'hommages (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Inutile beauté, 1890, p. 1149).B. − Au fig. Qui ne peut pas prendre fin ou semble ne pas pouvoir le faire; que rien ne peut apparemment détruire. Amour, doute, espoir, esprit, instinct, mal, monde, passé, principe, refus, souvenir indestructible; amitié, aspiration, confiance, croyance, envie, foi, force, joie, pauvreté, puissance, solidité, vérité indestructible; attaches, liaisons, passions indestructibles; paraître, sembler indestructible. Je voudrais entre elle et moi créer l'équivalent de ce lien indestructible qu'il y a entre le frère et la sœur (J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p. 20): 2. ... ô mon Dieu! Je crois en toi, tu es l'idée, puissance indestructible, invincible, persistante, inaltérable, toujours croissante, grandissante et fortifiante, mère de la foi, de l'espérance, de la charité...
Du Camp, Mém. suic.,1853, p. 232. − Emploi subst. Mais non! mais non! L'indestructible, c'est l'être (Flaub., Bouvard, t. 2, 1880, p. 101). Prononc. et Orth. : [ε
̃dεstʀyktibl̥]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Av. 1752 (Leibnitz ds Trév.). Empr. au b. lat.indestructibilis de même sens, dér. de destructibilis, v. destructible. Fréq. abs. littér. : 305. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 458, b) 460; xxes. : a) 466, b) 378. DÉR. 1. Indestructibilité, subst. fém.a) Caractère de ce qui est indestructible. Garantie d'indestructibilité. En 1847, il publiait un mémoire Über die Erhaltung der Kraft, qui généralisait en principe l'indestructibilité de l'énergie dans ses transformations (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 476).b) Au fig. Caractère de ce sur quoi aucun pouvoir de destruction n'a de prise. Indestructibilité de la pierre; idée d'indestructibilité; promesse d'indestructibilité. Vainement le sujet, pour triompher de sa puissance de destruction et de sa propre indestructibilité, se rejette-t-il dans l'objet (Blondel, Action,1893, p. 21).− [ε
̃dεstʀyktibilite]. Att. ds Ac. dep. 1762. − 1reattest. 1737 (Mém. de Trév., Avril ds Trév. 1752); de indestructible, suff. -(i)té*. 2. Indestructiblement, adv.D'une manière indestructible. Alexis et Henriette s'en allaient entre ces maisons, souvent silencieux, indestructiblement liés par une intimité, comme celle qui unit une mère et son nouveau-né (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 125).− [ε
̃dεstʀyktibləmɑ
̃]. − 1reattest. 1855 (Sand, Hist. vie, t. 2, p. 324); de indestructible, suff. -ment2*. |