| INDESCRIPTIBLE, adj. A. − [En parlant de choses abstr. ou concr.] Qui ne peut être décrit en raison de sa complexité ou de son extravagance. Aspect, chantier, charme, désordre, mouvement, remue-ménage, sourire, cohue, confusion indescriptible; nuances, toilettes indescriptibles. Il s'est payé à la mercerie un indescriptible chapeau de toile (Martin du G., Notes Gide,1951, p. 1380): 1. À 1 heure, l'indescriptible cortège s'ébranla : des gardes nationaux, un pain à la baïonnette, des chariots de blé et de farine garnis de feuillages, les forts de la halle et les femmes, parfois assises ou à cheval sur les canons, les gardes du corps désarmés...
Lefebvre, Révol. fr.,1963, p. 152. B. − [En parlant de ce qui dépasse en intensité, toute description] Qui ne peut être décrit ou exprimé à sa juste valeur, dont la description serait toujours en deçà de la réalité. Bonheur, désespoir, effroi, angoisse, beauté, émotion, frénésie, joie, sensation, tristesse, volupté indescriptible. Un bonheur indescriptible attend les amis de Dieu (Green, Journal,1939, p. 181): 2. L'inexprimable n'est pas un vain mot. Plusieurs fois au cours de ma vie, je me suis trouvé en présence de phénomènes absolument indescriptibles, tout effort pour en donner une idée n'aboutissant qu'à la confusion et au galimatias.
Green, Journal,1935-39, p. 230. REM. 1. Indescriptibilité, subst. fém.Caractère de ce qui ne peut pas être décrit. (Dict. xxes.). 2. Indescriptiblement, adv.D'une manière indescriptible. Ils [les cyprès] se dressent à flanc de colline dans un pays indescriptiblement beau (Green, Journal,1935, p. 27). Prononc. et Orth. : [ε
̃dεskʀiptibl̥]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1789 (Ramond ds S. Mercier, Néol., t. 2, p. 34). Dér. de description*; suff. -ible*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 179. Bbg. Gohin 1903, p. 283. |