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INCRÉDULE, adj.
A. − [En parlant d'une pers.] Qui n'a pas de foi religieuse, qui doute. Synon. incroyant.Vous auriez plus de peine à devenir incrédule qu'à garder le trésor de la foi (Sand, Lélia,1833, p. 279).Bien que son esprit fût incrédule, son âme, amollie par l'infortune, était pieuse (Lamart., Confid.,1849, p. 354).V. aussi aveugle ex. 17 :
1. Dieu n'a pas rejeté son peuple, qui a été brisé à cause de son incrédulité. Dieu a donc été bon et sévère à la fois, sévère pour les Juifs incrédules, bon envers ceux qui sont devenus Chrétiens. Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1021.
Emploi subst. Seigneur, prenez pitié du Chrétien qui doute, de l'incrédule qui voudrait croire (Huysmans, À rebours,1884, p. 294).
B. −
1. [En parlant d'une pers.] Qui ne croit pas facilement à la réalité ou à la vérité d'une chose. Synon. sceptique; anton. crédule, naïf.Un peu incrédule, j'insistai pour qu'on allât dire à Sa Majesté le désir que j'avais de lui remettre les lettres dont j'étais porteur (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 467). « ... Il y a quelqu'un. » Il demeurait incrédule : « Quelqu'un? Tu crois? Mais non; tu dois te tromper. Qui veux-tu que ce soit, d'ailleurs? » (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Serre, 1883, p. 676):
2. Si quelque pythonisse avait pu prédire à cette épicière − une veuve nommée Amélie Krupp − quelle place sa forge tiendrait plus tard dans la politique mondiale, sans doute fût-elle restée incrédule... P. Rousseau, Hist. techn. et invent.,1967, p. 291.
Emploi subst. Un système de connaissances [la théorie métaphysique de l'École écossaise] qui a rencontré, qui rencontre encore tant d'incrédules et tant d'ennemis (Broussais, Phrénol., Leçon 1, 1836, p. 2).La nouvelle n'avait trouvé que des incrédules. Personne ne croyait à une révolution (France, Île ping.,1908, p. 237).
Incrédule à + subst. (vieilli).Tu me laisses faible, souffrant et découragé de la vie et incrédule au bonheur (Karr, Sous tilleuls,1832, p. 140).Il y a telles époques dans la vie où, tout incrédule au succès, tout abattu, tout désemparé que l'on soit, on reprend une vigueur secrète (M. de Guérin, Corresp.,1837, p. 314).
2. P. méton. Qui traduit l'incrédulité. « Mais, depuis votre conversion, rien en vous ne semble changé », me disent quelques-uns avec un sourire incrédule (Coppée, Bonne souffr.,1898, p. 17).D'un seul coup, la précaire dignité de Xavière s'écroula; sa bouche entr'ouverte n'exprimait plus qu'un désarroi incrédule (Beauvoir, Invitée,1943, p. 341):
3. « ... Crois-tu, par exemple, que, sans notre expédition marocaine, l'Italie aurait osé se jeter sur la Tripolitaine, ou l'Autriche sur la Bosnie?... » Antoine fit une grimace incrédule; mais il ne connaissait pas assez la question pour contredire son frère. Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 132.
REM.
Incrédulement, adv.,rare. Avec incrédulité. Sa guérison a commencé trois heures environ après votre visite. Ainsi s'est réalisée « l'exception » peu probable dont vous m'offrîtes l'espoir incrédulement (Bloy, Journal,1896, p. 235).
Prononc. et Orth. : [ε ̃kʀedyl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin xives. subst. « celui qui n'a pas la foi religieuse » (J. Froissart, Chron., éd. S. Luce, t. 1, p. 115); 1538 sens gén. (Est.). Empr. au lat.incredulus « incrédule », en lat. chrét. « qui n'a pas la foi ». Fréq. abs. littér. : 536. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 857, b) 452; xxes. : a) 925, b) 748.