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INCORPOREL, -ELLE, adj.
A. − Qui n'a pas de corps, qui n'est pas constitué de matière. Synon. immatériel; anton. corporel.Divinité, substance incorporelle. Ils [les anges] ne peuvent, puisqu'ils sont incorporels, participer comme toi aux mérites de Jésus-Christ! (Flaub., Tentation,1856, p. 568).L'esprit craintif qui croit à des êtres incorporels n'a donc pas tort (...). On les sent auprès de soi, autour de soi, mais on ne les peut distinguer (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Lettre fou, 1885, p. 1007):
Une vie aristocratique et sévèrement distinguée était née de l'alliance de certaines forces d'argent avec la plupart des noms de la vieille France : incorporelle de sa nature, incapable de posséder ni d'administrer l'ordre matériel, l'intelligence pénètre en visiteuse cette nouvelle vie... Maurras, Avenir intellig.,1905, p. 54.
B. − P. ext. Qui échappe à la perception des sens. Synon. abstrait, spirituel; anton. concret.Boëce examine les trois questions sur les genres et les espèces : s'ils existent par eux-mêmes ou s'ils ne sont que des conceptions de l'esprit; s'ils sont corporels ou incorporels (Cousin, Fragm. philos.,1840, p. 91).
DR. CIVIL. Biens incorporels, droit incorporel. Biens non matériels appartenant à une personne (c.-à-d. tous les droits, à l'exception de celui de propriété); droit en tant que bien non matériel appartenant à une personne (à l'exception du droit de propriété). Anton. biens corporels.Celui qui vend une créance ou autre droit incorporel, doit en garantir l'existence au temps du transport (Code civil,1804, art. 1693, p. 309).
REM.
Incorporellement, adv.,rare. D'une manière incorporelle. L'esprit existant incorporellement, c'est Dieu (Baudel., Hist. extr.,1856, p. 267).
Prononc. et Orth. : [ε ̃kɔ ʀpɔ ʀ εl]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1220 incorporeuz choses (G. de Coinci, éd. V. F. Koenig, I Mir 42, 261); 1480 en partic. biens incorporelz (G. Coquillart, Droitz nouveaulx, 1344 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 198). Empr. au lat.incorporalis « qui n'a pas de corps; immatériel; qui n'est pas perçu par les sens ». Fréq. abs. littér. : 38.