| INCORPORATION, subst. fém. A. − Action d'incorporer (une substance) à (une autre substance), fait de s'incorporer à (une substance); résultat de cette action. Synon. amalgame, mélange, mixtion.Incorporation des jaunes d'œufs dans la farine, dans le sucre. Cette dernière opération, qui a pour but l'incorporation de matières grasses au cuir, fait en réalité partie du corroyage (Bérard, Gobilliard, Cuirs et peaux,1947, p. 81). − PHARM. ,,Addition à une substance médicamenteuse active d'un excipient mou et liquide, de telle manière que le mélange ait une consistance suffisante`` (Méd. Biol. t. 2 1971; ds Ac., Littré-Robin, Lar. Lang. fr.). B. − 1. Action d'incorporer (un élément) à (un ensemble); fait de s'incorporer à (un ensemble); résultat de cette action. Synon. annexion, insertion, intégration, réunion.Incorporation d'un territoire à/dans un empire, d'une province à un état. Pour le Hanovre, l'incorporation à la Prusse, c'est un grand pas vers la liberté, la dignité et la grandeur (Hugo, Rhin,1842, p. 464).Dans la dernière phase de son élaboration, la déclaration a été révisée par les représentants de 58 nations membres des Nations Unies (...). Il s'en est suivi l'incorporation à la déclaration de plusieurs notions nouvelles (Déclar. univ. Dr. Homme,1949, p. 5). − Spécialement a) DR. Fait d'être incorporé à une propriété. Incorporation d'un atterrissement, d'alluvions à un domaine (Rob.). La propriété s'acquiert aussi par accession ou incorporation, et par prescription (Code civil,1804, art. 712, p. 130). b) LING. Caractère d'une langue où le régime de la phrase, substantif ou pronominal, est incorporé à la racine verbale. (Ds Lar. Lang. fr., Lexis 1975). 2. Action d'incorporer (une ou plusieurs personnes) dans (un groupe humain), fait de s'incorporer à (un groupe humain); résultat de cette action. Synon. assimilation, intégration, introduction.Incorporation d'une minorité ethnique, religieuse dans une communauté. On sait avec quelle facilité Rome, à l'origine, accorda le droit de cité aux gens sans asile et aux peuples qu'elle conquit. C'est d'ailleurs par des incorporations de ce genre que se sont accrues les sociétés primitives (Durkheim, Divis. trav.,1893, p. 123).Le défendeur revendique pour tous ceux qui croient à ce qu'il enseigne leur adoption et leur incorporation dans la famille (France, Pierre bl.,1905, p. 89). − Spécialement a) RELIG. Autorisation qu'un évêque donne à un ecclésiastique de faire partie de son diocèse, d'y être incardiné. (Ds Ac. 1935, DG, Rob.). b) Domaine milit.Action d'incorporer (un soldat dans un corps de troupe); fait d'être incorporé (dans un corps de troupe); résultat de cette action. Incorporation des conscrits dans un régiment; sursis d'incorporation. Il est mort à la caserne, pendant une épidémie, quatre mois après son incorporation (Larbaud, F. Marquez,1911, p. 214).Je mesure combien l'occupation allemande (...), l'incorporation forcée de beaucoup d'hommes dans les armées du Reich (...), ont posé de cas douloureux (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 142). Prononc. et Orth. : [ε
̃kɔ
ʀpɔ
ʀasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1461 demander incorporation à « demander à être admis dans » (G. Chastellain, Temple de Bocace ds
Œuvres, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 7, p. 83); ca 1570 « action de faire entrer dans un ensemble, ici : annexion » (Carloix, IX, 24 ds Littré); 1690 en partic. (Fur. : incorporation de ces deux compagnies ensemble). Empr. au b. lat.incorporatio « action d'incorporer », « incarnation » en lat. chrétien. Fréq. abs. littér. : 81. |