| INCIDENTER, verbe Vieilli. A. − Emploi intrans. 1. DR. Soulever des incidents au cours d'un procès, d'une affaire. Il éloigne le jugement du procès à force d'incidenter (Ac.1798-1878). 2. P. ext. Soulever des incidents, des difficultés, des objections à propos de quelque chose. Au lieu de répondre à la question, il ne fait qu'incidenter (Ac. 1798-1878). Je pourrais incidenter sur cette expression de convenance et de disconvenance, et montrer combien elle manque de précision et de netteté (Cousin, Hist. philos. xviiies., t. 2, 1829, p. 414): 1. À force de parcourir toutes sortes d'objections, Sorel comprit que son fils mangerait avec le maître et la maîtresse de la maison (...). Toujours plus disposé à incidenter à mesure qu'il distinguait un véritable empressement chez M. le Maire, (...) Sorel demanda à voir la chambre où coucherait son fils.
Stendhal, Rouge et Noir,1830, p. 21. B. − Emploi trans. [empl. comme part. passé] Marquer par des incidents, traverser d'incidents. Leur travail [des abeilles] est extrêmement varié, incidenté de diverses manières (Michelet, Insecte,1857, p. 334).Petits romans, non incidentés, tout simples (Goncourt, Journal,1862, p. 1048): 2. ... avec un camarade (...), j'avais fait à travers l'Alsace, la Suisse, le duché de Bade, un vrai voyage de colporteur (...) mais ce qui achevait d'incidenter notre excursion, c'est que ni l'un ni l'autre nous ne savions un mot d'allemand.
A. Daudet, Contes lundi,1873, p. 310. Prononc. et Orth. : [ε
̃sidɑ
̃te], (il) incidente [ε
̃sidɑ
̃:t]. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. Av. 1679 « faire naître des incidents dans un procès » (Retz, Mémoires, éd. A. Feillet, t. II, p. 602); 2. 1688 verbe trans. a) « chicaner quelqu'un, lui faire des objections » (Bossuet, Hist. des variations des églises protestantes, XIV, § 122 ds Littré); b) 1857 « compliquer par des incidents » (Michelet, loc. cit.). Dér. de incident2*; dés. -er. |