| INCARTADE, subst. fém. A. − Vieilli, littér. Propos considéré comme extravagant ou offensant, et souvent lancé de manière inconsidérée. Qu'ai-je donc fait pour m'attirer une telle incartade, et si éloignée de votre caractère? (Leclercq, Prov. dram., Manie prov., 1835, 1, p. 9).Quelque habitué que fût l'auditoire aux incartades imaginatives du poète, celle-ci parut forte et il y eut un silence (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 165): 1. Les régimes dits totalitaires, sachant qu'ils ne pourraient vivre sans le consentement de la presse, et que ce consentement ne pourrait être obtenu par le seul jeu d'une législation répressive punissant les incartades du journal, y ont pourvu en organisant la profession de journaliste.
Civilis. écr.,1939, p. 42-5. B. − Léger écart de conduite. Synon. folie, frasque, fredaine.Commettre une incartade. J'espérais ainsi mater ces méchants drôles, et, pour la moindre incartade, je foudroyais toute l'étude de pensums et de retenues (A. Daudet, Pt Chose,1868, p. 103).Comme ces notaires libertins qui prennent le train pour cacher leurs incartades dans de mauvais lieux étrangers, le vétérinaire roulait cent kilomètres pour entrer dans un confessionnal (Aymé, Jument,1933, p. 112): 2. ... rien n'était drôle comme leurs manières d'enfants bien élevés, s'oubliant parfois dans des incartades de jeunes sauvages. Ils prenaient leurs verres à deux mains pour boire jusqu'au fond, se barbouillaient, tachaient leurs costumes.
Zola, Page amour,1878, p. 897. C. − ÉQUIT. Brusque écart effectué par un cheval. (Dict. xxes.). Prononc. et Orth. : [ε
̃kaʀtad]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1619 « acte irréfléchi et choquant » (D'Aubigné, Foeneste, 3epart., Maillé, p. 52). Empr. à l'ital.inquartata terme d'escrime attesté dep. le xvies. d'apr. DEI, dér. de in quarta (quarte* terme d'escrime). Fréq. abs. littér. : 70. Bbg. Hope 1971, p. 289. |