| INCARNADIN, -INE, adj. D'une couleur plus pâle que l'incarnat. Soie incarnadine. Une veste de satin gris de perle, un haut-de-chausses de velours incarnadin, des bottes à entonnoir en cuir blanc remplies de dentelles (...) faisaient merveilleusement ressortir les avantages de sa personne (Gautier, Fracasse,1863, p. 401).Sa bonne amie (...) était en train de lui tenir au chaud un consommé d'aristocrate, incarnadin comme les écrevisses qui y nageaient (Cladel, Ompdrailles,1879, p. 310) :Il enlève la veste, remonte la manche de sa chemise. Et il a une poussée d'amour pour son sang. L'entaille humide, brillante, incarnadine! ma chair! mon sang! et, au fond, le petit morceau de métal. Riffard distend la plaie avec les doigts. Alban cueille l'éclat, grand comme une pièce de dix sous, et le jette.
Montherl., Songe,1922, p. 126. − Emploi subst. Ce ruban est d'un très bel incarnadin (Ac.1835-1935);cf. Chevreul, Moyen déf. et nommer coul., 1861, p. 65). Prononc. et Orth. : [ε
̃kaʀnadε
̃], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694; ds 1694 au masc. seulement. Étymol. et Hist. 1. Adj. a) 1580 incarnatin (Journal de la comtesse de Sanzay, éd. H. de Laferrière-Percy, p. 22 : gros de Naples incarnatin); b) ca 1582 incarnadin (Marg. de Valois, Mém., p. 129 ds Quem. DDL t. 15); 2. subst. 1611 (Cotgr.). Empr. à l'ital.incarnatino, incarnadino, attesté sous ces 2 formes dep. la fin du xvies. (Oddi et Inv. di Alfonso II d'Este ds Batt.), dér. dimin. de incarnato (incarnat*), la forme avec -d- représentant prob. une var. dial. du Nord (cf. Rohlfs § 620). Fréq. abs. littér. : 18. Bbg. Hope 1971, p. 202. - Sar. 1920, p. 18. - Wind 1928, p. 20, 145, 200. |