| INCALCULABLE, adj. A. − Qui ne peut être calculé. Nombre incalculable. On ne sait pas exactement quels hommes l'ont fondée [Baalbek], quels hommes y ont construit, il y a des temps incalculables, un monstrueux sanctuaire de Baal en pierres cyclopéennes (Loti, Galilée,1896, p. 183) : 1. ... j'ai une fortune immense, presque incalculable, et l'origine de cette fortune est aussi bizarre que le châtiment, que Dieu m'a infligé pour la faute de ma vie, est terrible.
Ponson du Terr., Rocambole, t. 1, 1859, p. 90. B. − P. ext. Très considérable; dont l'importance, très grande, est impossible à évaluer. Synon. fabuleux, formidable (fam.), incroyable, prodigieux.Avantage, conséquence, force incalculable. Les croisades avaient donné un incalculable essor au commerce et à la prospérité des républiques maritimes de Gênes et de Venise (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. xxxi) : 2. ... il faut mentionner les relations existant entre la langue et l'histoire politique. De grands faits historiques comme la conquête romaine, ont eu une portée incalculable pour une foule de faits linguistiques.
Saussure, Ling. gén.,1916, p. 40. REM. 1. Incalculabilité, subst. fém.,,Caractère de ce qui est impossible à calculer`` (Rob. Suppl. 1970); aussi ds Lar. Lang. fr., Quillet 1965, Lexis 1975. 2. Incalculablement, adv.D'une manière incalculable (cf. supra B). La bourgeoisie (...) a dominé depuis Cromwell; la puissance, la richesse, ont augmenté incalculablement (Michelet, Peuple,1846, p. 204). Prononc. et Orth. : [ε
̃kalkylabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1779 « considérable, important » (Gérard à Vergennes, 4 mai ds H. Doniol, Hist. de la participation de la France... t. IV, p. 133 n. cité ds Proschwitz Beaumarchais, p. 126 : services incalculables); 2. 1797 « qu'on ne peut calculer » (Voy. La Pérouse, t. 2, p. 384 : sa direction était incalculable, elle changeait à chaque instant). Dér. de calculable*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 294. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 538, b) 420; xxes. : a) 388, b) 331. Bbg. Quem. DDL t. 13 (s.v. incalculabilité). |