| INASSIMILABLE, adj. I. A. − Inassimilable (par ou pour + subst. désignant une pers. ou une entité concr. ou abstr.). 1. BIOL., PHYSIOL. Qui n'est pas susceptible de transformation organique, d'assimilation, d'être assimilé (v. ce mot I A 1). Anton. assimilable (v. ce mot A).Éléments inassimilables. Albumine, graisse et hydrate de carbone, qui sont mêlés à une matière cellulosique presque inassimilable pour l'homme (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 246).Ces sels s'y rencontrent sous une forme insoluble et inassimilable (Brunhes, Géogr. hum.,1942, p. 120). 2. P. anal., domaine intellectuel. Qui n'est pas susceptible d'assimilation, d'être assimilé (v. ce mot I B), intégré à l'acquis cognitif. Anton. assimilable (v. ce mot B 1).Abstractions, connaissances, enseignements inassimilables. Contraindre en masse [des élèves] à absorber des parcelles inassimilables de langages qui n'ont jamais existé (Valéry, Variété III,1936, p. 278).Il ne lui a pas suffi de nier ou de taire ce qui (...) est inassimilable par la doctrine (Camus, Homme rév.,1951, p. 291). B. − SOCIOL. [En parlant de pers. ou d'entités pol.] Qui ne peut s'assimiler (v. ce mot II C), s'intégrer; qui n'est pas susceptible d'assimilation. Synon. inintégrable; anton. assimilable (v. ce mot B 2).Étrangers, personnes, populations inassimilables. [Les descendants d'Espagnols ou d'Italiens] restent aussi loin de nous, aussi inassimilables au génie de notre race que les Arabes eux-mêmes (Tharaud, Fête arabe,1912, p. 184).Les Juifs, accusés en de nombreux pays de constituer une race inférieure ou tout au moins particulière et inassimilable (Benda, Trahis. clercs,1927, p. 22) II. − (Qqn ou qqc.) inassimilable à (qqn ou qqc.).Qui ne peut être assimilé (v. ce mot II B), considéré comme identique ou de même nature. Deux cas, deux exemples inassimilables (l'un à l'autre). Par son incoercibilité le réflexe reste inassimilable à la volonté (Ricœur, Philos. volonté,1949, p. 227). REM. 1. Inassimilé, -ée, adj.Qui n'est pas assimilé (v. ce mot I A 2). Le sentiment qui l'habite, proéminent et inassimilé, c'est une grande souffrance (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 47).La punition symbolique d'un conflit inassimilé (Mounier, Traité caract.,1946, p. 704). 2. Inassimilation, subst. fém.Synon. inintégration; anton. assimilation (v. ce mot B 4).Absence, désert, inappétence, tours à vide, inassimilation, tous les grands coureurs de route et les mystiques, ces explorateurs de cellule, ont éprouvé ces effets (Arnoux, Gentilsh. ceinture,1928, p. 207). Prononc. et Orth. : [inasimilabl̥]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1834 (J.J. Broussais, Traité de physiol., Paris, Baillière t. II, p. 172 ds Quem. DDL t. 20). Dér. de assimilable*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 25. |