| INAPTITUDE, subst. fém. A. − [Constr. avec un compl. prép. à, pour ou un adj. spécifiant une activité ou un domaine d'activité] 1. État d'une personne qui n'a pas les aptitudes ou les dispositions pour (quelque chose). ♦ Inaptitude à, pour + inf.Ils avaient une inaptitude essentielle à concevoir une idée générale (Martin du G., Devenir,1909, p. 123).Son inaptitude d'écrivain trop peu doué pour donner une forme même à sa peine (J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p. 119) : 1. Il les disait merveilleux pour un choc, pour un coup de main, mais incapables d'un effort continu, accusait leur insuffisance au tir, leur inaptitude à viser, entraînés qu'ils sont toujours à la fantasia et n'étant préoccupés que de faire parler la poudre et de se griser de son bruit.
Goncourt, Journal,1889, p. 1034. ♦ Inaptitude à, pour + subst.Inaptitude aux, pour les affaires; inaptitude au travail. Son inaptitude aux travaux de son sexe, reparaissait dans les soins que réclamait l'enfant (Zola,
Œuvre,1886, p. 166).Ce qui me gêne, c'est, je ne dis pas seulement mon ignorance, mais mon inaptitude pour tout ce qui touche la prosodie et la métrique (Du Bos, Journal,1922, p. 204). ♦ Inaptitude + adj.Ils [les magistrats] ne pourront être (...) privés de leur fonction ou changés de poste que pour des causes déterminées impliquant soit une faute de leur part, soit la survenance d'une inaptitude physique ou intellectuelle (Vedel, Dr. constit.,1949, p. 558). 2. Rare. État d'une chose qui n'a pas les propriétés requises pour (quelque chose). J'avais l'art. J'ai fini par reconnaître sa parfaite insuffisance, son inaptitude résolue à rendre heureux (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 43).Dans ce cas, il y a inaptitude de la graine à la germination (Boulay, Arboric. et prod. fruit.,1961, p. 62). B. − [P. ell. du compl. prép.] État d'une personne présentant des incapacités ou manquant de dispositions (pour une activité donnée). Perrin (...) souffrait des reproches que lui faisaient Jean et la cuisinière sur son inaptitude. − Qu'est-ce que vous voulez, disait-il : on a le don ou on ne l'a pas (Duranty, Malh. H. Gérard,1860, p. 51) : 2. Une épreuve obligatoire d'éducation physique a lieu dans le courant du deuxième trimestre. Tous les candidats doivent fournir, au moment de l'inscription, un certificat médical attestant soit leur aptitude, soit leur inaptitude.
Encyclop. éduc.,1960, p. 153. ♦ P. méton. Synon. déficience, incapacité.On considère fréquemment comme des idiosyncrasies ou des inaptitudes congénitales des « dressages » transmis depuis l'enfance (Mounier, Traité caract.,1946, p. 55). ♦ Vieilli. État d'un soldat déclaré inapte. Lâchant Moreau qui se complaisait dans cette fainéantise, il dit un jour à l'un de ses compagnons « d'inaptitude » (...) pour l'instant simplement dévoré d'entérite : − ça t'plaît, toi, c't'existence? (Benjamin, Gaspard,1915, p. 112). Prononc. et Orth. : [inaptityd]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1380 (Aalma, 5890 ds Roques t. 2, p. 202) − 1487 (Vocabulaire lat. fr., Genève, Loys Garbin d'apr. FEW t. 25, p. 62a), à nouv. au xviiies. (1745, Diderot, Essai merite vertu, p. 107). Dér. de aptitude*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 76. |