| INALTÉRÉ, -ÉE, adj. A. − Dans le domaine physique 1. [En parlant d'un corps] Qui n'a pas été altéré, qui n'a subi aucune modification dans sa composition physique. Pour une température donnée la vitesse de transformation est proportionnelle à la concentration du sucre resté inaltéré (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 1, 1961, p. 332) : Dans ces conditions, l'eau de levure demeure toujours parfaitement inaltérée, si longtemps qu'on attende, alors que, dans les ballons-témoins, mis au contact d'un air non chauffé, elle ne tarde pas à se peupler d'organismes.
J. Rostand, Genèse vie,1943, p. 107. 2. P. ext. [En parlant d'une couleur, d'un son, d'une voix] Qui n'est pas dénaturé; qui n'a perdu aucune de ses caractéristiques. Les teintes sont en fleur, comme lorsqu'elles naquirent, s'écria Durtal, stupéfié, en effet, par ce coloris clair et jeune, par ces rouges restés intacts, par ces ors inaltérés (Huysmans, Oblat, t. 2, 1903, p. 96).Il lui faut l'été, le ruissellement de lumière immuable qui, dans l'azur inaltéré, stabilise toutes choses (Pesquidoux, Chez nous,1921, p. 34).Le visiteur d'une exposition d'électricité qui ne peut croire que la voix que le phonographe restitue inaltérée soit tout de même spontanément émise par une personne (Proust, Temps retr.,1922, p. 942). B. − Au fig. Qui reste identique, inchangé. L'orage de mon cœur au cours tumultueux Mieux qu'elles, dans l'espace et l'ardente durée Entraînait au hasard ma force inaltérée! (Leconte de Lisle, Poèmes ant.,1852, p. 257).L'essentiel, pour nous, c'est que les principes inaltérés du socialisme soient réalisés le plus rapidement possible dans l'état et la société (Jaurès, Ét. soc.,1901, p. 63). Prononc. : [inalteʀe]. Étymol. et Hist. 1794 (Pougens, Vocab. des nouveaux privatifs français, s.v. altéré); 1800 (Delille, Homme des champs, p. 300). Dér. de altéré1*; préf. in-1*. Fréq. abs. littér. : 21. |