| IMPÉTUEUX, -EUSE, adj. A. − Qui se meut d'une manière violente, brusque, précipitée et avec une grande force. 1. [En parlant d'une force de la nature] Fleuve, torrent impétueux. Le vent impétueux qui souffle et nous emporte De récif en récif (Hugo, Feuilles automne,1831, p. 781). 2. [En parlant d'un être animé, de ses mouvements] Aigle, cheval, taureau impétueux; assaut, bond impétueux; attaque impétueuse. Je crois qu'aucune force humaine n'aurait pu s'opposer à mon élan impétueux (Sand, Mauprat,1837, p. 345).Pharaon (...) ralentit, malgré son impatience, l'allure impétueuse de son attelage (Gautier, Rom. momie,1858, p. 304).Elle balaya, d'une main impétueuse, les cendres de cigarette (Colette, Duo,1934, p. 81) : 1. Si nous observons ces corps en mouvement, (...) nous trouverons que les uns sont vifs, alertes, quelquefois impétueux; que les autres sont lents, engourdis, inertes.
Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 341. B. − Au fig. Qui a une ardeur naturelle de l'esprit, du tempérament se manifestant par des réactions vives et rapides. Caractère, génie impétueux; orateur impétueux; impétueuse jeunesse. Avant elle [MmeRécamier], il [J.J. Ampère] était impétueux, violent, me dit-on, emporté, colérique même, un enthousiaste sans frein (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 13, 1868, p. 211) : 2. Vive, impétueuse en ses désirs, et toujours bouillante de ce romanesque qui l'avait fait s'enfuir de Rome avec un chanteur, ce n'était qu'à force de volonté qu'Emilia montrait tant de sagesse, dans son entreprise de séduction.
Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 57. ♦ Mouvement impétueux des passions. L'impétueux élan de mon cœur (Lamart., Raphaël,1849, p. 186). − [En parlant des manifestations de ce caractère, des manières de ces personnes] Désirs, sentiments impétueux, passions impétueuses; exprimer (une idée) d'un ton énergique et impétueux (cf. Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 23). Imagination ardente, impétueuse, prime-sautière (Stendhal, Amour,1822, p. 255) : 3. ... on imaginait qu'il aimait avec vigueur les gens, les choses; mais en vérité ils ne lui servaient qu'à alimenter son impétueuse vitalité : c'est d'elle seule qu'il se grisait.
Beauvoir, Mandarins,1954, p. 146. ♦ En partic. Discours, style impétueux. Ouvrage (...) d'une éloquence impétueuse qui ressemble à un torrent (Constant, Journaux,1804, p. 163). Prononc. et Orth. : [ε
̃petpø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1223 (G. de Coinci, éd. V.F. Koenig, 1 Mir 40, 266). Empr. au b. lat.impetuosus « impétueux, violent ». Fréq. abs. littér. : 449. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 126, b) 587; xxes. : a) 551, b) 302. DÉR. Impétueusement, adv.D'une manière impétueuse. Agir, courir, embrasser, parler impétueusement. Le fleuve coule impétueusement (Ac. 1798-1932). Je l'avais enlacée impétueusement, la dévorant de caresses (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Morin, 1882, p. 852).Le vent soufflait toujours, mais moins impétueusement que la veille (Gide, Immor.,1902, p. 377).− [ε
̃petpøzmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. 1370-72 (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, 42a, p. 181), xives. (Brunet Latin, 632 ds T.-L., interpolation des mss K et D2); de impétueux, suff. -ment2*. − Fréq. abs. littér. : 92. |