| IMPUTRESCIBLE, adj. Qui ne peut se putréfier, se corrompre. Dans les pays chauds, on a souvent recours à la dessiccation pour rendre la viande imputrescible (Macaigne, Précis hyg.,1911, p. 229).En fait, les bois très lourds comme l'azobé, l'angélique, l'ébène, les palissandres, certains eucalyptus, passent pour être imputrescibles (Campredon, Bois,1948, p. 22) :... Le tannage proprement dit, a pour objet de la transformer [la peau] en cuir, autrement dit en une matière imputrescible, insensible au gonflement et au séchage, et non transformable en gélatine par l'eau bouillante.
Bérard, Gobillard, Cuirs et peaux,1947, p. 50. − Au fig. Ils [les vieux] demeuraient les vrais maîtres du pays, imputrescibles dans leur scepticisme, leur sobriété, leur avarice, leur dureté envers eux-mêmes (Morand, Eur. gal.,1925, p. 152).Ce qui restera debout, c'est une race paysanne : invincible, immortelle, imputrescible, parce que naturelle (Giono, Poids du ciel,1938, p. 37). REM. 1. Imputréfiable, adj.Même sens. Le cadavre imputréfiable du martyr Albinus (Hugo, Rhin,1842, p. 82). 2. Imputrescent, -ente, adj.Même sens. Agréez l'hommage, Votre Excellence, de ma perpétuelle adolescence et manière imputrescente d'interpréter les faits (Arnoux, Algorithme,1948, p. 98). 3. Imputrescibilité, subst. fém.Qualité de ce qui est imputrescible. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth. : [ε
̃pytʀ
εs(s)ibl̥] ou [-tʀesibl̥]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1796 « qui ne peut se putréfier ». (F. Roux, Nouv. dict. fr.-all. et all.-fr. ds Quem. DDL t. 13). Dér. de putrescible*; préf. im- (in-1*). Formé une 1refois à la fin du xves. (cf. Gdf. Compl. et DG), d'apr. le lat. chrét. imputrescibilis « qui ne pourrit pas » (cf. TLL et Blaise). Le m. fr. semble avoir préféré les adj. imputrible et imputréfactible (cf. Gdf.), empr. au b. lat. imputrebilis (cf. TLL) et imputrescibilis (ibid.). |