| IMPOPULAIRE, adj. A. − Qui déplaît au peuple. Anton. populaire. 1. [En parlant d'une pers., d'un groupe] Dont l'action ou le comportement n'a pas la faveur du peuple. Roi, souverain, gouvernement impopulaire; se rendre impopulaire. Rien n'a rendu Napoléon plus impopulaire que ce renchérissement du sucre et du café (Staël, Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 97) : C'était le temps où Gambetta commençait à être impopulaire, et une foule qui avait reconnu l'homme politique, stationnait à la porte, houleuse, hostile.
Goncourt, Journal,1892, p. 237. 2. [En parlant d'une décision, d'une action de portée générale] Qui va à l'encontre du désir du peuple, de son attente. Décret, mesure, guerre impopulaire. La politique coloniale donnait lieu aux plus vives attaques et était foncièrement impopulaire (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 299).C'était aussi cette entreprise extérieure, longue et coûteuse, qui l'avait conduit à multiplier les impôts impopulaires (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 83). B. − P. ext. [Dans le cadre d'un groupe social plus restreint] Qui n'a pas la faveur (de son entourage, de son milieu). Je suis populaire dans la rue et impopulaire dans l'Assemblée (Hugo, Corresp.,1871, p. 276).Dans le monde des lettres Leconte de Lisle fut un poète impopulaire (Barrès, Cahiers, t. 2, 1898, p. 30).L'état-major (...) était d'ailleurs fort impopulaire dans l'armée (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 414). REM. Impopulairement, adv.,rare. De manière impopulaire. Je vais combattre aujourd'hui vivement et impopulairement à la tribune pour qu'on ne ruine pas notre commerce en faisant une mauvaise action envers l'Amérique (Lamart., Corresp.,1835, p. 112). Prononc. et Orth. : [ε
̃pɔpylε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1780 (Courrier de l'Europe, 10 mars 1780, VII, p. 160 n. ds Proschwitz Beaumarchais, p. 192 et 250). Dér. de populaire* d'apr. l'angl. impopular attesté au xviiies. ou unpopular, plus anc. et plus fréq. (cf. NED); préf. im- (in-1*). Fréq. abs. littér. : 74. Bbg. Frey 1925, p. 134. |