| IMMUNISER, verbe trans. [Correspond à immunité II] A. − MÉD. Immuniser qqn (contre qqc.). Conférer une immunité (à un organisme vivant) de façon naturelle ou artificielle. Synon. littér. mithridatiser. 1. [Le suj. désigne une pers.] Immuniser par le vaccin, par une injection de sérum. Immuniser les gens contre les poisons en les empoisonnant un peu tous les jours (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 83).Lumsden a réussi à immuniser des rats avec des sarcomes de souris (J. Verne, Vie cellul.,1937, p. 175). 2. [Le suj. désigne une maladie infectieuse, un agent pathogène] Ces états pathologiques singuliers et permanents qui semblent immuniser ceux qui en sont atteints contre les autres maladies (Proust, Sodome,1922, p. 924).Aucune expérience ne démontre que l'infection gonococcique arrive à un moment quelconque de son évolution à immuniser le malade (Hudelo dsNouv. Traité Méd., fasc. 1, 1926, p. 492).V. anticorps ex. 1. B. − Au fig. Préserver quelqu'un (d'un mal moral, d'une souffrance). Synon. insensibiliser.Je devrais être immunisé, soupira-t-il (...). Les insultes devraient glisser sur ma peau comme sur une cuirasse. Mais non, je suis toujours vulnérable (Duhamel, Cécile,1938, p. 86).L'accoutumance au danger semble généralement immuniser l'homme contre la peur (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 107). REM. 1. Immunisant, -ante, adj.Qui a la propriété d'immuniser (supra A). Remède, sérum immunisant. La toxine s'est changée en un vaccin puissamment immunisant et d'une parfaite innocuité (Ce que la Fr. a apporté à la méd.,1946, p. 41).L'immunité observée après maladie infectieuse immunisante, injection sérique ou injection vaccinale (Quillet Méd.1965, p. 194). 2. Immunisine, subst. fém.,biol. Anticorps supposé capable de déclencher l'immunité contre un agent pathogène. Ces régions sécrètent alors des anticorps, des immunisines, capables de venir en aide aux parties déjà atteintes (J. Carles, Précis de thérapeutique appliquée,1933, p. 133 ds Quem. DDL t. 8). Prononc. et Orth. : [im(m)ynize], (il) immunise [im(m)yni:z]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1894 (Dr A. Calmette ds Annales de l'Institut Pasteur, t. 8, p. 280 : [...] j'ai montré qu'un animal immunisé contre l'un des venins que j'ai expérimentés, celui de cobra, par exemple, l'est aussi contre celui de vipère ou d'hoplocephalus, et réciproquement). Dér. sav. du lat. immunis « exempt », v. immun; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 28. Bbg. Quem. DDL t. 8 (s.v. immunisant); 10; 14 (s.v. immunisine). |