| IMMORALISME, subst. masc. A. − Doctrine qui propose des règles de vie différentes ou inverses de celles de la morale courante et particulièrement de la morale chrétienne. Immoralisme de Nietzsche. L'immoralisme, le matérialisme scientifique et l'athéisme remplaçant définitivement l'antithéisme des anciens révoltés, ont fait corps, sous l'influence paradoxale de Hegel, avec un mouvement révolutionnaire qui, jusqu'à lui, ne s'était jamais séparé réellement de ses origines morales, évangéliques et idéalistes (Camus, Homme rév.,1951, p. 179). B. − P. ext. Tendance à mettre en cause, à mépriser la morale établie ou à en faire peu de cas. Immoralisme de Gide. La vie amoureuse de Brentano exprime toute la complexité de cette âme faite de hardiesse et de crainte, d'immoralisme et de scrupule, de faiblesse et de brusque décision (Béguin, Âme romant.,1939, p. 271). Prononc. : [im(m)ɔ
ʀalism̥]. Étymol. et Hist. 1845 (Richard); 1902 (A. Fouillée, Nietzsche et l'immoralisme ds Nouv. Lar. ill. Suppl. 1907). Dér. de immoral*; suff. -isme*, l'attest. de 1902 a prob. subi l'infl. de l'all. Immoralismus (cf. Brockhaus Enzykl., s.v.). Fréq. abs. littér. : 24. |