| IMBRIQUER, verbe trans. Disposer des choses en les faisant se chevaucher. Et là-dessus, les lattes-feuilles redressées à la plane, on imbriquait de petites tuiles rondes à crochet, achetées dans le Béarn voisin (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 138).♦ Emploi pronom. Que les tuiles s'imbriquent, s'enfaîtent, composent une échine écailleuse à la nef et un toit à quatre pentes à la tour (Arnoux, Abisag,1919, p. 300). − Au fig. ♦ Lier, associer étroitement. Les intérêts de deux pays sont imbriqués. En cette matière, les domaines civil et militaire sont étroitement imbriqués (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 10) : 1. ... que ses propres affaires : action militaire, liaisons avec la métropole, propagande, information (...) fussent, par la force des choses, comme imbriquées avec celles des Britanniques.
De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 198. Emploi pronom. Les mécanismes du corps et de l'âme s'imbriquent et s'interpénètrent (Choisy, Psychanal.,1950, p. 96).♦ Être imbriqué dans.Être lié de façon indissoluble ou difficilement séparable à. Tel sentiment, telle passion qu'il éprouva, mais qui furent, dans la réalité, mêlés à beaucoup d'autres, imbriqués dans un ensemble (Mauriac, Écrits intimes, Renc. Barrès, 1945, p. 12) : 2. La nouvelle physique, expliquent-ils, ne conçoit plus l'idée de matière que mêlée à celle d'énergie, l'idée de temps qu'imbriquée dans celle d'espace, l'idée de masse qu'enchevêtrée dans celle de vitesse, l'idée de lumière que fondue à celle d'électricité.
Benda, Fr. byz.,1945, p. 18. − INFORMAT. ,,Exécuter alternativement des instructions correspondant à deux ou plusieurs programmes différents de façon à obtenir une simultanéité apparente`` (Informat. 1972). Prononc. et Orth. : [ε
̃bʀike], (il) imbrique [ε
̃bʀik]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1891 (A. Lefèvre, La Religion, p. 42 d'apr. A. Jourjon ds R. Philol. fr., t. 30, p. 62 : tous les oiseaux imbriquent leurs plumes). Dér. de imbriqué*; dés. -er. |