| IMBIBITION, subst. fém. A. − Action d'imbiber, de s'imbiber; résultat de cette action. Le corps tout entier n'est qu'un estomac, et nourrit par imbibition sa substance spongieuse (Cuvier, Anat. comp., t. 4, 1805, p. 146).Et là où elle [l'argile] était plus altérée et plus sèche on entendait le bruit continuel de l'imbibition, l'aspiration de ses lèvres ardentes qui cédaient à l'orage mûr (Jammes, Rom. du lièvre,1903, p. 18).Les bois tendres sont perméables, ils présentent donc une plus grande faculté de dilatation par imbibition d'eau (Bourde, Trav. publ.,1929, p. 92) : 1. Les animaux les plus imparfaits (...) ne se nourrissent qu'au moyen d'absorptions, qui s'exécutent par les pores de leur peau, et par une imbibition intérieure des matières absorbées.
Lamarck, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 308. B. − Au fig. Imprégnation, assimilation. En vieillissant elle [la personne aimée] vous donne plus de jouissances, étant plus imprégnée de vous, plus semblable et d'autant plus désirant l'imbibition progressive (Michelet, Journal,1857, p. 331) : 2. En m'endormant (...) je songeais à l'imbibition morale, à ce besoin profond de la femme de s'unifier avec l'objet de sa tendresse, de sentir, de penser, de vouloir, de respirer avec ce qu'elle aime, en sorte qu'il n'y ait plus deux vies en présence, mais une seule vie partagée.
Amiel, Journal,1866, p. 248. Prononc. et Orth. : [ε
̃bibisjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. Ca 1377 imbibicions (Pratiq. de B. de Gord., V, 16 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat. méd.imbibitio « absorption » (1250 ds Latham). Fréq. abs. littér. : 19. |