| IMAGIER, -IÈRE, adj. et subst. masc. I. − Emploi adj. A. − Qui fait des images, des enluminures (cf. ce mot I B). Quelque moine imagier ou copiste (A. France, Bonnard,1881, p. 493). B. − Qui concerne la fabrication des images. Industrie imagière (Rob.). C. − [En parlant d'un écrivain] Dont le style est imagé. Un artiste imagier comme La Fontaine donnera la préférence au pittoresque (Dauzat ds Lar. Lang. fr.). II. − Emploi subst. masc. A. − Peintre, sculpteur du Moy. Âge. L'imagier du xiiiesiècle taille des figures d'une grande beauté, mais simplifiées, sommaires, comme il convient à un art monumental et à un siècle idéaliste (Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p. 130).L'imagier de Moissac, d'Autun, de Chartres (Faure, Espr. formes,1927, p. 201).Les métiers de luxe, ou qui travaillent particulièrement pour les églises et les seigneurs, comme sont ceux des orfèvres, des barilliers, des imagiers sculpteurs (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 68). B. − Fabricant ou vendeur d'images. − Imagier d'Épinal. Des vitraux ouverts au sommet du chœur (...) avaient (...) une grâce barbare, une naïveté vraiment touchante. Ils paraissaient avoir été dessinés par les ancêtres des imagiers d'Épinal et bariolés par eux de tons crus (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 53). ♦ Péj. Manet,... c'est un imagier à l'huile d'Épinal (Goncourt, Journal,1884, p. 306). − En partic. [En parlant d'un peintre] Maurice Utrillo, un des imagiers les plus vrais de Montmartre, le peintre d'Histoire de cette Butte (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 35). Prononc. et Orth. : [imaʒje], fém. [-jε:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694, imager (1694-1878), puis -ier. Étymol. et Hist. 1. 1260 ymagiers « sculpteur » (E. Boileau, Métiers, 155 ds T.-L.); 1364 ymager (Mandement, ap. Laborde, Ducs de Bourgogne, t. IV ds Gdf.); 1833 adj. maître imagier (Quinet, Ahasvérus, p. 197); 2. a) 1549 imager « peintre » (Ronsard, Hymne de France, 181 ds
Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 1, p. 32); b) 1864 imagier « enlumineur » (Sainte-Beuve. Nouv. lundis, t. 7, p. 186); cf. av. 1872 (Gautier, Portr. contemp., p. 287 ds Rob.); c) 1899 « dont le style est riche en images » (Bloy, Journal, p. 374 : je vois en lui [Dante] un imagier souvent admirable, mais un penseur nul); 3. 1636 imagier « celui qui vend des images » (Monet); 1680 imager (Rich.). Dér. de image*, étymol. A; suff. -ier* (cf. Nyrop t. 3, 248). Fréq. abs. littér. : 38. |