| ILLUSTRATEUR, subst. masc. A. − Artiste spécialisé dans l'illustration. Illustrateur de romans; illustrateur humoristique. Le bon illustrateur se reconnaît à l'esprit, au nerf avec lesquels il dessine des vêtements et des gestes (Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p. 407) : Il faudrait savoir si l'on parle psychologie ou peinture. − Les deux peuvent se superposer sans doute? − oui, mais cette superposition, on la trouve réalisée à son degré maximum dans les portraits de Cézanne par lui-même (...) et jamais chez Lautrec, qui, à côté de Cézanne, apparaît comme un illustrateur.
Lhote, Peint. d'abord,1942, p. 122. B. − P. ext. Personne dont l'œuvre sert à illustrer quelque chose. Berlioz a mis de la littérature dans son affaire. C'est l'illustrateur musical de Shakespeare, de Virgile et de Goethe (Zola,
Œuvre,1886, p. 217).Daudet [Léon] est un charmant illustrateur, mais ce qu'il illustre est commun (Renard, Journal,1901, p. 628). Prononc. et Orth. : [il(l)ystʀatœ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. A. Mil. xiiies. « qui donne du lustre à » (Épître de St Jérôme, 2872 ds T.-L.). B. 1845 iconogr. (Th. Gautier, Portraits comtemp., Paris, Charpentier, 1874, p. 227 : Il faut que l'artiste comprenne le poëte... Il ne s'agit pas... de copier la réalité comme on la voit... L'illustrateur, qu'on nous permette ce néologisme, qui n'en est presque plus un, ne doit voir qu'avec les yeux d'un autre). A empr. au lat. chrét. illustrator « celui qui éclaire, celui qui illustre, fait connaître [St Jérôme, Ep., 22, 36 ds Blaise : hujus vitae auctor Paulus, illustrator Antonius]; celui qui montre, inspirateur (en parlant de Dieu) ». B dér. de illustrer*; suff. -(at)eur2*. Fréq. abs. littér. : 20. Bbg. Delb. Matér. 1880, p. 172. |