| ILLOGISME, subst. masc. A. − Caractère de ce qui est contraire à la logique, à la rationalité. Mon oncle (...) avait emporté à l'École Polytechnique en même temps que le républicanisme, l'illogisme du raisonnement, particulier à tous les forts en X sortis de cette école (Goncourt, Journal,1885, p. 437). − P. méton. Attitude, action, fait contraire à la logique : − Messieurs, dit-il, je suis désolé d'avoir à relever, sur la feuille que vous m'avez remise, un illogisme qui rend votre vote non valable − une distraction évidemment − et qui va me forcer, à mon grand regret, de vous prier de retourner dans la salle de délibérations pour mettre d'accord vos réponses. Vous votez : oui pour le recel; non, pour le vol. Pour qu'il y ait recel, il faut qu'il y ait eu vol. On ne peut pas receler le produit d'un vol qui n'a pas été commis.
Gide, Souv. Cour d'ass.,1913, p. 670. B. − Absence d'ordre, de logique. La renaissance architecturale italienne trouve là un terrain favorable au développement de la vigueur sévère qui sauve quelquefois son illogisme et ses fantaisies décoratives (Faure, Hist. art,1914, p. 428). 1. [Le compl. désigne une chose] Caractère de ce qui manque de logique, de cohérence. L'architecte Gabriel von Seidl avait été frappé par l'illogisme de la construction des musées modernes, si mal adaptés à leur destination (Réau, Archives, bibl., musées,1909, p. 11). 2. [À propos d'une pers. ou d'un groupe hum.] Comportement imprévisible, un peu fantaisiste. Je devais grandir peu à peu, et devenir un jeune homme, et ces mêmes dames se montrer un beau jour plus réservées. Toujours l'illogisme féminin! (Léautaud, In memor.,1905, p. 186).Pour Chesterton, j'ignore tout de l'homme; je crois qu'il est anglican; avec l'illogisme anglais tout est possible (Claudel, Corresp. [avec Gide], 1910, p. 129). Prononc. et Orth. : [il(l)ɔ
ʒism̥]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1852 (Proudhon, La Révolution sociale, p. 260). Dér. de illogique*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 57. |