| ILLOGIQUE, adj. A. − Contraire à la logique, à la rationalité. Anton. logique.Raisonnement illogique. Quelqu'un est venu dans le monde qui a prononcé certaines paroles illogiques et rigoureusement absurdes (Mauriac, Journal occup.,1940-44, p. 341) : Il n'y a rien d'illogique, ni par conséquent de « prélogique », ni même qui témoigne d'une « imperméabilité à l'expérience », dans la croyance qu'une cause doit être proportionnée à son effet...
Bergson, Deux sources,1932, p. 151. ♦ Dans une tournure impers. Ce serait illogique de vous tuer au travail pour enrichir les autres, sans vous tailler votre légitime part (Zola, Argent,1891, p. 263).N'est-ce pas illogique, n'est-ce pas absurde, que, dans nos démocraties de suffrage universel, l'acte de déclarer la guerre soit laissé à l'initiative des gouvernements? (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 299). − Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Nous ne pouvons que chasser l'immoral et l'illogique, mais non l'empêcher de venir (Renard, Journal,1891, p. 80). B. − Qui est ou se meut en marge de la logique. Anton. logique.Mais là, subitement, se réveillait en lui une tendresse ancienne, puérile, excessive, illogique à la fois et indiscutable (Martin du G., Thib., Mort père, 1929, p. 1366). 1. [En parlant d'une attitude ou d'un comportement hum.] Peu ordonné. La conversation, jusque-là vague, illogique, procédant par bonds, effleurant les sujets sans les approfondir, mêlant les faits, intervertissant les dates, prit une allure plus raisonnable (Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 73). 2. [En parlant d'une pers.] Dont le comportement semble fantaisiste, imprévisible. Éverard, le plus illogique des hommes de génie dans l'ensemble de sa vie, était le plus implacable logicien de l'univers dans chaque partie de sa science (Sand, Hist. vie, t. 4, 1855, p. 332).C'est que la femme, celle d'aujourd'hui, est un être illogique, subalterne et malfaisant (Dumas, Ami femmes,1864, I, 5, p. 64). − Emploi subst. C'est un illogique et un loquace, avec un flux de paroles fatigantes (Goncourt, Journal,1882, p. 174). Prononc. et Orth. : [il(l)ɔ
ʒik]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1819 (Boiste, Dict. ds Quem. DDL t. 5). Dér. de logique*; préf. il- (v. in- à valeur négative). Fréq. abs. littér. : 79. DÉR. 1. Illogicité, subst. fém.Caractère de ce qui est illogique. Synon. illogisme.P. méton. Chose, attitude ou comportement illogique. Il répond : « L'humanité est condamnée dans sa marche à se nourrir d'illogicités, de contradictions (Massis, Jugements,1923, p. 89).− [il(l)ɔ
ʒisite]. − 1reattest. 1840 (Ac. Compl. 1842); forme sav. à partir de illogique, suff. -ité*. 2. Illogiquement, adv.De manière illogique. Mais, illogiquement, alors que je m'attendais moi-même à voir s'irriter notre amour, accru de tout mon cœur nouveau, il se calma soudain (Giraudoux, Simon,1926, p. 132).Sur quoi, Appiat lui arrachait d'un geste illogiquement sûr pour des muscles inexistants, l'orange que Vaton projetait de sucer (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 107).− [il(l)ɔ
ʒikmɑ
̃]. Att. ds Ac. Compl. 1842 et Ac. 1878. − 1reattest. 1840 (Ac. Compl. 1842); de illogique, suff. -ment 2*. BBG. − Quem. DDL t. 5, 16. |