| ILLICITE, adj. [En parlant d'un inanimé] Qui est condamné par la loi et/ou par la morale. Anton. licite.Moyens, procédés illicites; gains illicites. − Dans le domaine du droit ou dans le cadre d'une réglementation.Synon. illégal.La cause est illicite quand elle est prohibée par la loi, quand elle est contraire aux bonnes mœurs ou à l'ordre public (Code civil,1804, art. 1133, p. 205).Les arrestations arbitraires deviennent formellement illicites (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 38). − Dans le domaine moral.Synon. défendu, interdit.Amour, commerce illicite. Le fond de la classe, donnant sur le jardin, devint théâtre aux heures permises. (...) la comtesse (...) engagea Madame Eugénie et Madame Françoise à venir voir s'il n'y avait rien d'illicite dans ce divertissement (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 237).Elle [mon âme] n'a aimé jusqu'ici que les perversions; elle a exigé de mon malheureux corps la dîme des délices illicites et des joies indues (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 278) : L'attrait qu'avaient pour moi les bars et les dancings venait en grande partie de leur caractère illicite. Jamais ma mère n'aurait accepté d'y mettre les pieds; mon père eût été scandalisé de m'y voir, et Pradelle affligé; j'éprouvais une grande satisfaction à me savoir radicalement hors la loi.
Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 270. ♦ Emploi subst. masc. à valeur de neutre. V. excès A 3 a ex. de Durkheim. Prononc. et Orth. : [il(l)isit]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1364 (Ord., IV, 507 ds Gdf. Compl.). Empr. au lat.illicitus « interdit; illégal ». Fréq. abs. littér. : 82. DÉR. Illicitement, adv.D'une manière illicite. Augustin (...) rappelle (...) que « les sacrements du Christ et de l'Église », pour être employés illicitement par les hérétiques et tous les impies et pécheurs, n'en demeurent pas moins les sacrements du Christ (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 542).− [il(l)isitmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. 1491 (La Mer des Hystoires, II, 64a ds R. Ét. rab. t. 5, p. 165); de illicite, suff. -ment2*. |