| IDÉEL, -ELLE, adj. PHILOS. Qui se rapporte à l'idée ou qui n'existe que dans l'idée. Synon. idéal (v. ce mot I A), abstrait, conceptuel, théorique.La métaphysique, ou théorie de la loi sérielle, n'est point science, mais méthode; non point méthode spéciale et objective, mais méthode sommaire et idéelle (Proudhon, Créat. ordre,1843, p. 159) :... toute différence idéelle aperçue par l'esprit cherche à s'exprimer par des signifiants distincts, et deux idées que l'esprit ne distingue plus cherchent à se confondre dans le même signifiant.
Saussure, Ling. gén.,1916, p. 167. REM. Idéellement, adv.D'une manière idéelle. La méthode des prélèvements successifs (...) consiste à décomposer idéellement les faits dont on recherche la cause, de façon à isoler des éléments entre lesquels il y ait dès à présent identité, ou, du moins, équivalence quantitative (Lalande, Raison et normes,1948, p. 66). Prononc. : [ideεl]. Étymol. et Hist. 1671 « relatif aux idées » (Pomey) [attesté aussi en 1677 ds Miege, mais nulle part ailleurs au xviies. Provient peut-être d'une erreur typogr. pour idéal chez Pomey]; 1843 « qui constitue l'idée, est son essence même » (Proudhon, loc. cit.). Sans doute empr. ou réempr. à l'all. ideel, de même sens, (néol. du xviiie-xixes. d'après real/reel, v. Duden Etymol.), prob. pour éviter les équivoques dues à ideal* (cf. Lal., p. 453). Bbg. Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917/18, t. 30, p. 56. |