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IDENTITÉ, subst. fém.
A. − [Correspond à identique A] Caractère de deux ou plusieurs êtres identiques (identité qualitative, spécifique ou abstraite). Synon. accord, coïncidence, communauté, similitude.Identité de nature, de raisons (Ac. 1935). Identité de vue; montrer l'identité de. Identité d'éléments, diversité infinie dans la combinaison de ces éléments, c'est la loi invariable qui préside à toutes choses dans l'univers (Sand, Hist. vie, t. 1, 1855, p. 371).Nous nous proposons donc d'affirmer une identité, que les faits nous obligent d'établir, entre le sentiment et la pensée (J. Vuillemin, Essai signif. mort,1949, p. 89) :
1. La proscription de l'idée nette se traduit encore, chez le littérateur moderne, par la volonté d'échapper à l'identité des choses avec elles-mêmes; échappement qu'il demande au rêve, non plus cette fois en tant que les choses y prennent des contours imprécis, mais en tant qu'elles y sont à la fois elles-mêmes et d'autres choses qu'elles. Benda, Fr. byz.,1945, p. 28.
P. ext. Accord intime. Synon. harmonie.Harmonie et identité de l'humanité et de l'homme (P. Leroux, Humanité, t. 1, 1840, p. 247).Des signes qui non seulement prouvent une identité originelle entre la nature et notre esprit, mais encore annoncent les âges futurs où les rapports entre l'homme et le monde pourront être plus parfaits qu'ils ne sont (Béguin, Âme romant.,1939, p. 331).
B. − [Correspond à identique B] Caractère de ce qui, sous des dénominations ou des aspects divers, ne fait qu'un ou ne représente qu'une seule et même réalité (identité numérique, concrète). Synon. consubstantialité, unité.Relation, rapport d'identité. Des doutes sur l'identité de l'écriture de Dreyfus avec celle du bordereau (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 138).En lisant dans la Bible l'identité de l'essence et de l'existence en Dieu, les philosophes chrétiens ne pouvaient pas ne pas voir que l'existence n'est identique à l'essence en rien d'autre que Dieu (Gilson, Espr. philos. médiév.,1931, p. 70) :
2. L'auteur des hymnes attribués à Orphée désigne de la manière la plus précise, les rapports ou plutôt l'identité d'Hercule avec le soleil. En effet, il appelle Hercule « le Dieu générateur du temps... » Dupuis, Orig. cultes,1796, p. 108.
C. − [Correspond à identique C] Caractère de ce qui demeure identique ou égal à soi-même dans le temps (identité personnelle). Synon. permanence.Vieil océan, tu es le symbole de l'identité : toujours égal à toi-même. Tu ne varies pas d'une manière essentielle (Lautréam., Chants Maldoror,1869, p. 137).Le ruisseau garde son identité dans la diversité de sa forme. Il peut devenir lac ou torrent. La personnalité persiste dans le flux de la matière (Carrel, L'Homme,1935, p. 227) :
3. Kant lui-même, avec tout le personnalisme qui s'inspire de sa doctrine, ne sera que l'héritier de la tradition chrétienne, lorsqu'il verra dans la personne l'identité d'une substance pensante, qui reste la même sous tous les actes qu'elle exerce, et que son unité même prédestine à l'immortalité. Gilson, Espr. philos. médiév.,1931, p. 210.
Spécialement
1. PSYCHOL. ,,Conscience de la persistance du moi`` (DG). Perte de son identité, de l'identité du moi. Il s'opère des changements continuels en nous (...) et néanmoins nous avons toujours le sentiment de notre identité. Qu'est-ce donc qui atteste cette identité, si ce n'est le moi toujours le même (Staël, Allemagne, t. 4, 1810, p. 173).L'identité et l'unité du moi étant impliquée dans son existence dès le premier acte de mémoire (Cousin, Hist. philos. xviiies., 1829, p. 433).L'amour est une question d'identité. Qui aime a perdu son identité. Quel « autre » a pu me désobséder de « moi »? (Jouhandeau, M. Godeau,1926, p. 80).
2. DR. Ensemble des traits ou caractéristiques qui, au regard de l'état civil, permettent de reconnaître une personne et d'établir son individualité au regard de la loi. Constater, vérifier l'identité de qqn; attester, justifier (de) son identité; preuves de l'identité d'un inculpé; carte (nationale) d'identité; papier, photo, plaque d'identité; interrogatoire, vérification d'identité. On n'a trouvé sur lui aucun papier qui permette d'établir son identité (Gide, Caves Vatican,1914, p. 839).Un chien de campagne, sans race, sans collier, sans pièce d'identité (Giraudoux, Bella,1926, p. 153).On m'a encore fait décliner mon identité (Camus, Étranger,1942, p. 1185) :
4. Si je télégraphiais (...), ce n'était pas qu'il me restât des doutes sur l'identité de la personne, et que la jeune fille vue et celle dont il m'avait parlé fussent encore distinctes pour moi. Je ne doutais pas qu'elles n'en fissent qu'une seule. Proust, Fug.,1922, p. 565.
Identité judiciaire. Service de la police judiciaire qui détient les fiches anthropométriques des personnes arrêtées. Les fiches de l'identité judiciaire semblent ne devoir rien révéler non plus de certain (Bernanos, Crime,1935, p. 796).
D. −
1. LOG. ,,Relation (...) qu'ont entre eux deux termes identiques`` (Lalande 1968).
Principe d'identité. Principe selon lequel une chose ne peut être elle-même et son contraire. Le sophisme de Diodore Kronos, c'est d'appliquer au futur soi-disant nécessaire le principe d'identité (Jankél., Je-ne-sais-quoi,1957, p. 202).
2. MATH. ,,Égalité entre deux quantités connues ou égalité entre des quantités inconnues, qui reste valable quelles que soient les valeurs prises par celles-ci`` (Uv.-Chapman 1956). Identité remarquable.
Prononc. et Orth. : [idɑ ̃tite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début xives. « ce qui fait qu'une chose, une personne est la même qu'une autre, qu'il n'existe aucune différence entre elles » (Jehan Bras-de-Fer, Pamphile et Galatée, 1154 ds T.-L.); en partic. a) 1797 « caractère de ce qui, sous divers noms ou aspects, ne fait qu'une seule et même chose » (Voy. La Pérouse, t. 1, p. 60); b) 1840 math. (Ac. Compl. 1842); c) 1851 log. principe d'identité... et de déduction syllogistique (Cournot, Fond. connaiss., p. 365); 2. 1756 « caractère de ce qui est permanent; conscience de la persistance du moi » (Volt., Loi nat., note n ds Littré); 3. 1801 « fait qu'un individu est bien celui qu'il dit être ou présumé être » (Crèvecœur, Voyage, t. 3, p. 288); 1881, 2 sept. plaque d'identité (décision ministérielle ds Lar. 19eSuppl. 1890). Empr. au b. lat.identitas « qualité de ce qui est le même » lui-même dér. du lat. class. idem « le même » (v. idem) et traduisant le gr. τ α υ ̓ τ ο ́ τ η ς. Fréq. abs. littér. : 999. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 260, b) 1 079; xxes. : a) 968, b) 2 012. Bbg. Maulnier (T.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp. 109-110. - Quem. DDL t. 17.