| HÉTAÏRE, subst. fém. A. − ANTIQ. GR. Courtisane grecque d'un rang assez élevé. Aux époques très cultivées et très raffinées, (...) au siècle des hétaïres en Grèce, dans les salons de Louis XIV, (...) paraissent les types les plus bas et les plus vrais, les littératures comiques et réalistes (Taine, Philos. art, t. 2, 1865, p. 296). B. − P. ext., littér. Femme vénale. Je voyais, par exemple, mon pauvre Tissaudier orgiastiquement lacéré par les hétaïres (Gide, Si le grain,1924, p. 483).Je l'écoutais en contemplant (...) la « chambre » rose, à falbalas dignes d'une hétaïre (Vialar, Bon Dieu,1953, p. 186). Prononc. et Orth. : [etai:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Vx : hétaire, hétère ds Besch. 1845, Littré, Lar. 19e-20e(cf. aussi Renan, Apôtres, 1866, p. 127 et Péladan, Vice supr., 1884, p. 188). Littré recommande -tère. Étymol. et Hist. 1799 hetaire « dans la Grèce antique, courtisane » (Magasin encyclop. II, 51 ds DG); 1859 hétaïres (Banville, Odes funamb., p. 39); 1873 « prostituée » (Lar. 19e). Empr. au gr.
ε
̔
τ
α
ι
́
ρ
α « compagne, amie » en partic. « maîtresse, courtisane » (p. oppos. à la femme légitime, γ
υ
ν
η
́, et à la femme de mauvaise vie, π
ο
́
ρ
ν
η), fém. de ε
̔
τ
α
ι
̃
ρ
ο
ς « compagnon », hétaïre est la prononc. class. du gr. restaurée par Erasme (cf. A. Jourjon ds R. Philol. fr. t. 29, p. 298). Fréq. abs. littér. : 12. |