| HÉLIOTROPE, subst. masc. I. A.− BOT. Plante de la famille des Borraginacées, dont les fleurs blanches, mauves ou violettes, sont extrêmement odorantes. La verrucaire, en gréco-français héliotrope, tourne aussi selon le soleil ses odorantes fleurs violettes (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 191).L'héliotrope mauve aux senteurs de vanille Emplissait l'air penchant d'évanouissement (Noailles, Ombre jours,1902, p. 25). − Emploi adj. ♦ [En parlant d'une plante] Qui tourne ses fleurs vers le soleil. (Ds Ac. 1835-1935, Littré, Guérin 1892, Lexis 1975). ♦ Dont la couleur évoque celle de l'héliotrope. Robe de chambre de foulard héliotrope tout ruché de vieux point (Gyp, Mmela Duchesse,1893, p. 244). B. − MINÉR. Calcédoine de couleur verte, tachetée de rouge. L'héliotrope ou jaspe sanguin offre un fond vert avec de belles taches rouges (Wurtz, Dict. chim., t. 2, 1ervol., 1873, p. 81). II. − OPT. ,,Instrument propre à renvoyer les rayons solaires à grandes distances et utilisé dans l'arpentage géodésique`` (Forest. 1946). Prononc. et Orth. : [eljɔtʀ
ɔp]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Subst. 1. xiies. « pierre précieuse » elyotrope (Lapidaire Marbode, 121 ds T.-L.); 1611 heliotrope (Cotgr.); 2. xiies. « plante » elyotrope (Lapidaire Marbode, 121 ds T.-L.); 1372 [ms. xves.] elitropie (Corbichon, Propr. des choses, B.N. 22533, fo270a ds Gdf. Compl.); 1546 heliotrope (Rabelais, Le Tiers Livre, éd. M. A. Screech, ch. 50, p. 335); 3. 1840 « instrument de physique » (Ac. Compl. 1842). B. Emploi adj. 1. 1803 bot. « qui se tourne vers le soleil » (Boiste); 2. 1892 « couleur » (La Mode Pratique, t. I, p. 134, fig. 8 : robe de drap héliotrope très pâle). A 1 et A 2 empr. au lat. heliotropos (-pus) doublet de heliotropium, empr. lui-même au gr. η
̔
λ
ι
ο
́
τ
ρ
ο
π
ο
ς, doublet de η
̔
λ
ι
ο
τ
ρ
ο
́
π
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ο
ν « nom d'une pierre » et « nom de plante » (v. TLL s.v., et André Bot.); A 3 et B 1 composé de l'élém. hélio-* et de l'élém. -trope*; B 2 issu par évolution de A 2. Fréq. abs. littér. : 70. |