| HÉBÉTUDE, subst. fém. A. − Engourdissement ou effondrement des facultés intellectuelles; p. méton. aspect, attitude d'une personne qui se trouve dans cet état. Sous le bombardement infernal, on eut un instant d'hébétude. On restait affalé, les mains entre les genoux, la tête vide (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 280).Le visage, tout à coup, s'embrumait, semblait retomber dans une espèce d'hébétude (Gracq, Syrtes,1951, p. 208). B. − PATHOL. ,,État d'abrutissement intellectuel total à la suite d'un choc émotif ou en rapport avec une confusion mentale`` (Man.-Man. Méd. 1977). Chez les malades froids nous approchons un délicat noyau de personnalité, profondément enfoui et doué d'une sensibilité douloureuse. Le schizoïde normal présente le même contraste. « Vous ne vous doutez pas comme tout cela me fait mal », disait un écolier que l'on croyait plongé dans une complète hébétude (Mounier, Traité caract.,1946, p. 364). Rem. V. hébétement rem. Prononc. et Orth. : [ebetyd]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1530 « affaiblissement et engourdissement des facultés de l'esprit » ebetude, immundicité et yvresse (J. Bouchet, Triomphes de la noble dame, 124 rods Hug.). Empr. au b. lat.hebetudo « état d'une chose émoussée; stupidité », du lat. class. hebes, -etis « émoussé; qui manque de vivacité ». Fréq. abs. littér. : 88. Bbg. Quem. DDL t. 18. |