| HÂBLEUR, -EUSE, adj. et subst. (Celui, celle) qui a coutume de hâbler, de parler beaucoup, en exagérant ses mérites et en déformant la réalité. Ce garçon, autrefois hableur et joyeux comme ceux de sa race, semblait tombé maintenant dans un abattement maladif et profond (Du camp, Mém. suic.,1853, p. 169).Dans la rue, au café, partout où les gens, plus ou moins agressifs, vétilleux et hâbleurs, se disputent (Céline, Voyage,1932, p. 580) :... le jeune M. Octave et ses compagnons purent voir dans le cabinet numéro 7 Roland de Clayet qui soupait avec la femme mystérieuse. (...) − Ma parole d'honneur! murmura M. Octave, Roland n'est point un hâbleur, c'est bien la comtesse Artoff.
Ponson du Terr., Rocambole, t. 4, 1859, p. 427. REM. Hâblard, -arde, adj.,synon. de hâbleur.La même horde lourde, bouseuse, titubante d'un bobard à l'autre, hâblarde toujours, trafiqueuse, malveillante (Céline, Voyage,1932p. 427). Prononc. et Orth. : [ɑblœ:ʀ], fém. [-ø:z] avec init. asp. Les dict. gén. notent l'accent circonflexe (cf. Ac. 1932, Rob., Lar. Lang. fr.). Celui-ci n'est pas justifié par l'étymol., mais explique la prononc. avec [ɑ] qui peut-être ne résisterait pas à la disparition de l'accent, graph. que l'on rencontre ds la docum. (Du Camp, loc. cit.). Noter que Warn. 1968 admet la var. [a] avec init. asp. pour hâblerie. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1555 Hableur (Billon, Le Fort inexpugnable, 31b d'apr. H. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 75). Dér. de hâbler*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 56. |