| HYPOCONDRIE, subst. fém. A. − PATHOLOGIE 1. Vx. Forme de maladie dépressive qui était attribuée à un mauvais fonctionnement des organes contenus dans les hypocondres : La nature des affections propres à donner naissance à la manie périodique, et les affinités de cette maladie avec la mélancolie et l'hypocondrie, doivent faire présumer que le siège primitif en est presque toujours dans la région épigastrique, et que c'est de ce centre que se propagent, comme par une espèce d'irradiation, les accès de manie.
Pinel, Aliénation,1801, p. 16. 2. Syndrome caractérisé par des préoccupations excessives et angoissées du sujet sur son état de santé en rapport avec des sensations subjectives. Oui, c'est de la mélancolie et même de l'hypocondrie! (...). C'est donc une maladie imaginaire, dans ce sens que cet état d'âme exagère tous les ennuis, tous les soucis et tous les sujets d'inquiétude (Amiel, Journal,1866, p. 164).Chez certains les préoccupations obsédantes sont centrées sur la cénesthésie ou les sensibilités viscérales et c'est sur ce terrain que se développe habituellement l'hypocondrie délirante (Delay, Psychol. méd.,1953, p. 148). B. − P. ext. Humeur chagrine. Synon. atrabile, mélancolie, neurasthénie, spleen.L'hypocondrie s'en mêle. Je n'ai plus aucune impression agréable dans la vie. Rien ne me réussit (Maine de Biran, Journal,1818, p. 104).Puis subitement l'ancienne hypocondrie revenue, plus forte et craintive, le retirait de tout, l'enfermait dans son château (A. Daudet, Évangéliste,1883, p. 113). REM. Hypocondriasie, subst. fém.,synon. rare et vx. de hypocondrie.Dans plusieurs maladies des nerfs et du cerveau, dans l'hypocondriasie, dans la manie, (...) le malade, au sein de l'obscurité la plus profonde, voit souvent des clartés vives (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 2, 1808, p. 297). Prononc. et Orth. : [ipɔkɔ
̃dʀi]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. Ca 1370-1478 hypocondrie [sans indication de sens] (Grande Chir. de G. de Chauliac, Sigurs ds Fr. mod. t. 33, 1965, p. 208); xves. ipocondrie anat. « hypocondre » (Brun de Long Borc, Cyrurgie Albug. ms. de Salis, fol. 166a ds Gdf. Compl.); 2. 1781 « sorte de neurasthénie dépressive » (D'Alembert, lettre au roi de Prusse, 29 juin : l'hypocondrie ou hypocondrerie, plus élégamment appelée vapeurs). Empr. au b. lat.hypochondria, v. hypocondre1; 2 dér. régr. de hypocondriaque* ou dér. de hypocondre2« morose »; suff. -ie*. Fréq. abs. littér. : 52. Bbg. Weil (A.). En marge d'un nouv. dict. R. Philol. fr. 1932, t. 45, p. 24. |