| HYPERBOLIQUE, adj. I. − Caractérisé par l'hyperbole, l'exagération. A. − [En parlant du lang., du style, d'un (type de) discours] Compliments, éloges, récits hyperboliques. M. Zola (...) voyait partout le diable et (...) maudissait la corruption de son temps dans une langue obscène et hyperbolique (Lemaitre, Contemp.,1885, p. 266).Il y a un certain goût classique qui voit la perfection de l'art dans une litote perpétuelle, dans une sobriété hyperbolique où on ne parlerait que par sous-entendu (Thibaudet, Réflex. litt.,1936, p. 133). − P. méton. [En parlant d'un auteur, d'un locuteur] La lyre étant expressément chargée de traduire les belles heures, l'ardente vitalité spirituelle, l'homme hyperbolique, en un mot, le talent de Banville est essentiellement, décidément et volontairement lyrique (Baudel., Art romant.,1861, p. 547).Article de Camille Lemonnier, dans le Gil Blas. J'y trouve ceci : « ... l'hyperbolique et grandiose Léon Bloy, le génie le plus classiquement latin des lettres françaises, depuis trois siècles, je le proclame » (Bloy, Journal,1893, p. 86). B. − P. ext. [En parlant d'une pers., d'un trait humain, d'un comportement] Qui a un caractère démesuré, outré, excessif. Un geste hyperbolique. Un gros ossu, d'une stature hyperbolique (Borel, Champavert,1833, p. 214).Est-il vrai que, brûlant d'un zèle hyperbolique, Ici, pour les beaux yeux de la caisse publique, Vous exilez ce cher Priego, l'un des grands? (Hugo, Ruy Blas,1838, iii, 5, p. 404). − P. plaisant. [En parlant d'un objet] Et pour couronner le tout, (...) un immense, un prodigieux, un phénoménal, un hyperbolique et titanique chapeau (Gautier, Tra los montes,1843, p. 25). II. − MATHÉMATIQUES A. − Relatif à l'hyperbole (v. ce mot II). Trigonométrie hyperbolique. Le nombre dont le logarithme hyperbolique est l'unité (Laplace, Théorie analyt. probabil.,1812, p. 87).Équations de types très particuliers, principalement elliptique et hyperbolique (Gds cour. pensée math.,1948, p. 315). B. − Qui a la forme de l'hyperbole. Fonction hyperbolique. Si on voulait produire un grand nombre de courbes nouvelles, il ne s'agirait que d'avoir des vases de formes sphériques, coniques, elliptiques, paraboliques, hyperboliques, etc. (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 235).Prévoir des trajectoires paraboliques ou hyperboliques des comètes (Kourganoff, Astron. fondam.,1961, p. 93). ♦ Miroir hyperbolique. Miroir dont la surface réfléchissante est générée par une hyperbole. Des miroirs hyperboliques auxiliaires agrandissent l'échelle (...) ou renvoyent l'image dans un laboratoire fixe (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 513). Prononc. et Orth. : [ipε
ʀbɔlik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1541 rhét. (Calvin, Instit., X, p. 581 ds Hug.); 1546 hyperbolicque (Rabelais, Tiers Livre, éd. A. Screech, chap. 28, p. 264, 81); 2. 1646 math. (Huygens,
Œuvres, Correspondance, éd. Sté hollandaise des sciences, t. 2, 1888, p. 557, no23b). Empr. au b. lat.hyperbolicus, gr. υ
̔
π
ε
ρ
ϐ
ο
λ
ι
κ
ο
́
ς « excessif, démesuré », dér. du lat. hyperbole, -es, v. hyperbole. Fréq. abs. littér. : 59. DÉR. Hyperboliquement, adv.a) De façon hyperbolique, avec exagération. V. angélisme ex. 2 et angelot ex. 1. spéc., rhét. Parler rhétoriquement. Cela est dit hyperboliquement (Ac. 1798-1935). b) Géom. De façon à former une hyperbole (v. ce mot II). Couper un cône hyperboliquement (Ac. 1798). P. métaph. et p. plaisant. [P. réf. à a et b supra] Ça faut avouer, dit Trouscaillon qui, dans cette simple ellipse, utilisait hyperboliquement le cercle vicieux de la parabole (Queneau, Zazie,1959, p. 152).− [ipε
ʀbɔlikmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1reattest. 1561 (Calu, Comm. s. l'harm. evang., p. 264 ds Gdf. Compl.); de hyperbolique, suff. -ment2*. BBG. − Delb. Matér. 1880, p. 169. - Jourjon (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, p. 49. |