| HYDRAULIQUE, adj. et subst. fém. I. − Adjectif A. − Qui est mû par l'eau; qui fonctionne à l'aide de l'eau ou d'un liquide. Centrale hydraulique; ascenseur, frein, orgue, presse hydraulique. Les grues hydrauliques tendaient leurs longs bras sur les vapeurs norvégiens chargés de poteaux de sapins pour les mines (Hamp, Champagne,1909, p. 197). B. − 1. Qui est relatif à l'eau, à la circulation, aux mouvements de l'eau. Les ouvrages hydrauliques de Dunkerque, du Havre, de Nice (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 139).Les travaux hydrauliques exécutés à cet emplacement sont très-curieusement remarquables (Du Camp, Hollande,1859, p. 77) : Ces courants vagabonds que l'on pourrait appeler les veines des montagnes, qui les fécondent et les détruisent, s'échappant de toutes parts, se réunissant, se divisant pour se réunir encore, transformèrent bientôt à nos regards le reste de cette montagne en un vaste château d'eau. Cette partie hydraulique du Tourmalet, est sans contredit la plus curieuse.
Dusaulx, Voy. Barège, t. 1, 1796, p. 283. − En partic. Qui est fourni par le mouvement de l'eau. Nous avons maintenant réparé la plupart des barrages, des turbines et des lignes d'où provient l'électricité fournie par la force hydraulique (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 424).L'Angleterre, qui ne possède pas de sources d'énergie hydraulique, aura ajouté un troisième combustible, l'uranium, aux deux dont elle dispose pour faire face à ses besoins, le charbon et le pétrole (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 263). 2. Qui sert à conduire ou/et à élever les eaux, les liquides. Pompe hydraulique. P. anal. Ce n'est pas [la respiration] uniquement un moyen direct de stimuler le cœur, et par lui les artères, pour mettre en jeu tout l'appareil hydraulique de la vie (Cabanis, Rapp. phys. et mor., t. 1, 1808, p. 368). 3. Spécialement a) Ciment, mortier hydraulique. Ciment, mortier qui durcit sous l'eau. Le bœuf et le cheval, attelés côte à côte, tiraient de toute la force de leurs muscles (...). Le lourd véhicule ne bougeait pas. La glaise, déjà sèche, le retenait comme s'il eût été scellé dans du ciment hydraulique (Verne, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 213). b) Architecture hydraulique. Architecture qui a pour objet les constructions dans l'eau ou sous l'eau (d'apr. Jossier 1881). II. − Subst. fém. Branche de la physique qui a pour objet l'étude de l'écoulement des liquides et des problèmes mécaniques posés par l'utilisation de l'eau. Hydraulique fluviale, souterraine. Les lois de l'hydraulique. Léonard de Vinci, (...) un des inventeurs de l'hydraulique, un infatigable constructeur de canaux (Balzac, Curé vill.,1839, p. 197). REM. Hydraulicité, subst. fém.Qualité des mortiers et des ciments hydrauliques. Beaucoup d'usines utilisent les grappiers en les réincorporant à la chaux marchande dans le but d'en augmenter l'hydraulicité; les résultats sont satisfaisants. Les opérations d'ensachage et d'embarillage des chaux hydrauliques se font comme pour les chaux aériennes (Bourde, Trav. publ.,1928, p. 165). Prononc. et Orth. : [idʀolik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début xvies. orgues ydraulicques « mues par l'eau » (Bouchard, Chron. de Bret., fo72c, éd. 1532 ds Gdf. Compl.); 2. 1690 subst. fém. « science qui traite des lois du mouvement des liquides » (Fur.). Empr. du lat.hydraulicus « mû par l'eau », lequel est issu du gr. υ
̔
δ
ρ
α
υ
λ
ι
κ
ο
́
ς « d'orgue hydraulique », dér. de υ
́
δ
ρ
α
υ
λ
ι
ς « orgue hydraulique », mot composé de υ
́
δ
ω
ρ « eau » et de α
υ
̓
λ
ο
́
ς « flûte, tuyau ». Fréq. abs. littér. : 115. Bbg. Delb. Matér. 1880, p. 169. |