| HUMUS, subst. masc. Terre brune noirâtre provenant de la décomposition de débris végétaux et/ou animaux dans le sol et qui contribue à sa fertilité. Synon. terre végétale.Couche d'humus; terre pauvre/riche en humus. Au fond du val, (...) des pâturages d'herbe drue avaient poussé avec cette opulence lourde des végétations nourries par l'humus noir des terrains d'alluvion (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 207).L'odeur de l'humus était joyeuse et anisée (Giono, Eau vive,1943, p. 70) :... Le mot inhumer veut dire déposer un corps dans l'humus. Cette couche superficielle, qui n'a guère dans nos contrées plus d'un pied de profondeur, est formée des débris de fossiles, et surtout de végétaux, dont elle est à la fois le tombeau et le berceau.
Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 237. − PÉDOL. Colloïde organique du sol (de couleur foncée), relativement stable et résistant à l'action microbienne, provenant de la décomposition de la matière organique fraîche par l'action de bactéries ou d'autres organismes vivants. Dans les montagnes humides, la richesse en humus est telle que les effets de la nature de la roche mère sont effacés par le temps : l'acidification est un phénomène général même sur les sols développés sur roche-mère calcaire (Wolkowitsch, Élev.,1966, p. 99). ♦ Humus acide/brut. Accumulation à la surface du sol minéral de matériaux organiques légèrement décomposés et à réaction acide (d'apr. Métro 1975). Dans les sols dégradés l'humus se décompose très lentement, il devient un humus brut acide qui forme une épaisse couche superficielle que l'on appelle « l'horizon AO ». Sa décomposition produit des éléments solubles très acides (Cochet, Bois,1963, p. 48). ♦ Humus doux. Type d'humus qui provient de la décomposition complète des substances organiques, généralement saturé en base et à minéralisation rapide (d'apr. Villen. 1974). [L']humus doux forestier (...) résulte d'une décomposition rapide en milieu aéré (Plais.-Caill.1958). − Au fig. et p. métaph. La faute n'est-elle pas l'humus même de la vertu? Ne convient-il pas de pécher, avec mesure sans doute, (...) pour rétablir l'équilibre et faire jouer les contrastes révélateurs? (Duhamel, Journ. Salav.,1927, p. 84).Ces mots durs et noirs, (...) même aujourd'hui (...) gardent leur opacité : c'est l'humus de ma mémoire (Sartre, Mots,1964, p. 38). REM. 1. Humicole, adj.Qui vit et se développe sur les sols riches en humus (d'apr. Plais.-Caill. 1958). 2. Humifère, adj.[En parlant d'une terre] Qui est riche en humus. Sol, terrain humifère, fortement humifère. Enfouissement (...) hors de portée des racines des couches humifères superficielles (Levadoux, Vigne,1961, p. 97). 3. Humification, subst. fém.Transformation de la matière organique en humus. Des modes de l'humification dépend (...) l'évolution de toutes les couches inférieures du sol (Plais.-Caill.1958). 4. Humine, subst. fém.Un des constituants (non acide) de l'humus (d'apr. Plais.-Caill. 1958). Prononc. et Orth. : [ymys]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1765 (Encyclop. t. 8). Empr. au lat.humus « sol, terre ». Fréq. abs. littér. : 98. DÉR. Humique, adj.Qui a rapport à l'humus; qui contient de l'humus. Matière, produit, sol humique. Les éléments végétaux encore discernables sont noyés dans une substance amorphe, humique (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 201).Tous les charbons humiques (...) sont des tourbes évoluées (E. Schneider, Charbon,1945, p. 273).− [ymik] − 1reattest. 1834 (A.-J.-L. Jourdan, Dict. (...) des termes usités dans les sc. nat., I, 606 : acide humique); de humus, suff. -ique*. |