Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
HUMANISME, subst. masc.
A. − Mouvement intellectuel se développant en Europe à la Renaissance et qui, renouant avec la civilisation gréco-latine, manifeste un vif appétit critique de savoir, visant l'épanouissement de l'homme rendu ainsi plus humain par la culture. Le totalitarisme moderne est au totalitarisme catholique du xiiesiècle ce qu'est l'esprit laïque et franc-maçon à l'humanisme de la Renaissance (Weil, Pesanteur, 1943, p. 177).
P. anal. Type de culture, résultat d'une formation qui embrasse la culture littéraire, fondée essentiellement sur les œuvres grecques et latines, et la culture scientifique. Cet humanisme est le produit de l'étude des humanités et correspond aux fondements moraux et esthétiques du classicisme (Legrand1972).
B. − Attitude philosophique qui tient l'homme pour la valeur suprême et revendique pour chaque homme la possibilité d'épanouir librement son humanité, ses facultés proprement humaines. Humanisme athée, classique, existentialiste, intégral, métaphysique, marxiste, moderne. L'humanisme s'est donné pour mission exclusive d'éclairer et de perpétuer la primauté de l'homme sur l'individu. L'humanisme a prêché l'homme (Saint-Exup., Pilote guerre, 1942, p. 377) :
1. Il m'est impossible, plus j'y pense, de souscrire à cette déification de notre espèce (...) qui sous le nom d'humanisme réhabilitant et consacrant le mysticisme, ramène dans la science le préjugé... Proudhon, Syst. contrad. écon. ds Œuvres choisies, Paris, Gallimard, 1967 [1846], pp. 243-244.
2. Il opposait au vieil humanisme qui avait été le sien un humanisme neuf, plus réaliste, plus pessimiste, qui faisait une large place à la violence, et presque aucune aux idées de justice, de liberté, de vérité... Beauvoir, Mandarins, 1954, p. 470.
P. anal. Altruisme, amour des hommes. Synon. rare de humanité :
3. Ça m'intéresserait d'apprendre le genre d'ennuis qu'il avait, s'il avait une femme ou s'il vivait seul. Pas du tout par humanisme : au contraire. Mais parce qu'il a fait ça. Sartre, Nausée, 1938, p. 221.
Prononc. et Orth. : [ymanism̥]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. 1765 « amour de l'humanité » (Éphémérides du Citoyen, no16, I, p. 247 ds Brunot t. 6, p. 119), attest. isolée; 1846 philos. « doctrine qui prend pour fin la personne humaine » (Proudhon, loc. cit.); 2. 1877 « mouvement intellectuel européen des xveet xvies. qui préconisait un retour aux sources antiques par opposition à la scolastique » (R. des 2 Mondes, 15 mars, p. 273 ds Littré Suppl.). Dér. de humanité*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 328. Fréq. rel. littér. : xixes. : néant; xxes. : a) 63, b) 1 357. Bbg. Campana (A.). The Origin of the word humanist. Wartburg Institute Journal. 1946, t. 9, pp. 60-73. - Colomb. 1952/53, pp. 366-367. - Europäische Schlüsselwörter. 2. Kurzmonographien. 1. Wörter im geistigen und sozialen Raum. München, 1964, pp. 382-408. - Françon (M.). Humanisme. Renaissance quarterly. 1968, t. 21, pp. 300-303. - Gelinas (R.). L'Œuvre de F. Simone : réflexions sur humanisme et humaniste M. Fr. 1977, no1, pp. 131-148. - Seeber (E.D.). Humanisme... Mod. Lang. Notes. 1934, t. 49, pp. 521-523.