| HUMAINEMENT, adv. A. − [Correspond à humain I C 1] 1. En homme, en tant qu'homme. Molière veut que, même dans la tragédie, on parle naturellement, humainement (Sainte-Beuve, Caus. lundi, t. 1, 1851-62, p. 204) : 1. Il [Jésus] a aimé comme un homme, humainement, l'humble hoirie de l'homme (...) la paix du soir qui tombe, et les enfants jouant sur le seuil. Il a aimé tout cela humainement, à la manière d'un homme, mais comme aucun homme ne l'avait jamais aimé...
Bernanos, Joie, 1929, p. 684. ♦ Humainement parlant. En considérant les choses d'un point de vue humain. Alors on aura fait pour lui [le dernier-né du Béarnais] ce qu'humainement parlant on peut faire (Chateaubr., Mém., t. 4, 1848, p. 41). 2. Par les forces, les capacités d'un homme. Elle fait ce qui est humainement possible (Stendhal, Rouge et Noir, 1830, p. 506).Un problème humainement insoluble (Le Monde, 19 janv. 1952, p. 9, col. 3). B. − [Correspond à humain I C 2] Avec bonté, avec générosité : 2. Sois toujours bon, honnête, à la guerre. Songe à tes parents, à tous ceux pour lesquels tu donnerais ta vie et traite humainement les étrangers, afin qu'ils agissent de même à l'égard des nôtres.
Erckm.-Chatr., Conscrit 1813, 1864, p. 68. Prononc. et Orth. : [ymεnmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. Ca 1180 humeinement « en tant qu'homme, selon la nature de l'homme » (G. de Berneville, St Gilles, éd. G. Paris et A. Bos, 2109); 2. fin xiies. humainement « avec bonté » (Sermons St Grégoire sur Ezéchiel, éd. K. Hofmann, p. 71). Dér. de humain*, -aine; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 195. |