| HOUSSE, subst. fém. A. − Couverture fixée à la selle qui recouvre la croupe et les flancs du cheval. Synon. caparaçon.Housse traînante. Housse de drap, de velours (Ac. 1798-1935). Housse brodée d'or et d'argent (Ac. 1835-1935). Ce n'est pas la peine de faire faire une housse à mon cheval, il ira bien tout nu (Courier, Lettres Fr. et Ital.,1805, p. 695).− Frère Ivan, dans la cour, ébranlant l'escalier, votre cheval hennit; sa housse pend à terre (Quinet, Napoléon,1836, p. 263) : 1. Les cochers ont remplacé les couvertures de laine rouge de leurs chevaux par des housses de toile écrue ou rose.
Larbaud, Barnabooth,1913, p. 196. B. − 1. Enveloppe de matériau souple épousant la forme des objets qu'elle recouvre afin de les protéger. Housse de fauteuil, de canapé (Ac. 1835-1935). Dans la pharmacie Bézuquet, le piano languissait sous une housse verte (A. Daudet, Tartarin de T.,1872, p. 37).Des tapissiers enlevaient les tentures et les tapis, des domestiques mettaient des housses aux sièges et aux lustres (Zola, Argent,1891, p. 402) : 2. On voit les deux longues mains fines d'une femme qui débarrasse la harpe de sa housse noire et un contrebassiste qui panse sa contrebasse.
Claudel, Chr. Colomb,1929, p. 1141. SYNT. Housse de valise; housse d'oreiller; housse à vêtements; mettre un meuble dans/sous une housse; mettre des housses dans sa voiture; ôter la housse protectrice; housse de toile, de plastique, de simili-cuir, de papier. − En partic. Lit à housse, en housse (vieilli). Lit dont les pentes descendent jusqu'au sol d'une seule venue. Alors on comprend ce que c'est d'être assis devant le feu, entre les fagots et le lit à housse rouge (Pourrat, Gaspard,1925, p. 86). − P. métaph. Une housse d'ombre. L'église [de Brompton Road] tout enfumée et à moitié revêtue d'une housse de lierre ajoute à la mélancolie délicieuse de cet endroit (Green, Journal,1936, p. 62).Elle s'étonnerait alors (entre autres) que Racine cache, sous une housse d'habitudes, une effrayante intensité (Cocteau, Diff. d'être,1947, p. 192). 2. Domaine de la céramique, de la poterie.(Moulage) à la housse (vieilli). Moulage consistant à placer dans un moule une pièce ébauchée puis à comprimer la pâte contre le moule, pendant la rotation du tour, afin qu'elle en prenne parfaitement la forme. Ébauche à la housse. Il faut que la pièce qu'on veut mouler à la housse soit évasée (Al. Brongniart, Arts céram.,1844, p. 138). REM. Houssure, subst. fém.,rare. Même sens que A. Il y avait à la dernière entrée du roi un gentilhomme appelé Philippe de Comines, qui portait brodée sur la houssure de son cheval sa devise, que je vous conseille de méditer (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 316).V. caparaçon ex. 1. Prononc. et Orth. : [us] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Ca 1200 hulce « couverture de selle » (Chanson de Guillaume, éd. J. Wathelet-Willem, 346, 350); fin xiiies. houce « couverture qui protège la croupe d'un cheval » (La houce partie ds Fabliaux, éd. A. de Montaiglon et G. Raynaud, t. 2, p. 4); b) 1538 housse « couverture d'étoffe légère dont on revêt les lits pour les préserver de la poussière » (Est.). De l'a. b. frq. *hulftia « couverture » (devenu de très bonne heure *hultia) que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all. hulft, de même sens. Fréq. abs. littér. : 202. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 204, b) 436; xxes. : a) 240, b) 306. DÉR. Houssage 1,subst. masc., vx. Clôture d'un moulin à vent. (Dict. xixes., Nouv. Lar. ill., Quillet 1965). − [usa:ʒ] init. asp. − 1reattest. 1690 charpent. (Fur.); de housse, suff. -age*. |