| HOURI, subst. fém. Femme très belle promise par le Coran aux Musulmans fidèles qui accèderont au paradis. Des yeux de houri. Une vierge chrétienne, d'une beauté si céleste, qu'on la croiroit une houri échappée du paradis du prophète (Cottin, Mathilde, t. 1, 1805, p. 213).Analysant de la manière la plus ingénieuse les deux religions de l'Orient et de l'Occident, il disait que (...) ce n'était que récompenses chez les Musulmans : les houris aux yeux bleus, les bocages riants, les fleuves de lait (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 153).− P. ext. Femme très belle et séduisante. Vous pouvez souper, en vers, avec les plus délicieuses houris, ou avec les plus grandes gourgandines, sans quitter le coin de votre feu et sans voir d'autres beautés que le nez de votre portier (Sand, Corresp., t. 2, 1843, p. 249). Prononc. et Orth. : [uʀi] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1574 Hora, Horhin relig. musulmane (G. Le Fèvre de La Boderie, Confusion de la Secte de Muhamed, Paris, 70 vocité par R. Arveiller ds Z. rom. Philol. t. 95, p. 312 : des vierges chastes [...] lesquelles se nomment Horhin, et une seule s'appelle Hora); 1654 Houri (Du Loir, Voyages, p. 178); 2. 1751 p. ext. « femme très belle » (Crébillon fils, Ah quel conte! p. 23). Empr. au persanḥūrī « id. », dér. avec le suff. d'unité persan -ī
de l'ar. ḥūr « houris » (Coran 52, 20; 55, 72), plur. de ḥaurā', fém. de aḥwar « qui a le blanc et le noir des yeux très prononcés » (FEW t. 19, pp. 72 et 212; Lok. no848; Nasser, p. 455; Z. rom. Philol. t. 95, pp. 312-314). Fréq. abs. littér. : 47. Bbg. Boulan 1934, p. 186. |