| HOUE, subst. fém. A. − Outil à main composé d'une lame tranchante faisant un angle aigu avec le manche et servant à ameublir le sol. Houe carrée, rectangulaire; biner, sarcler à la houe : Grâce aux peintures égyptiennes et aux fouilles faites dans ce pays, nous pouvons suivre toutes les étapes de l'évolution qui fit de la houe une charrue. Le manche devint une pièce de bois, ou age, la lame un soc, puis on ajouta des mancherons. Bientôt l'instrument ne fut plus traîné par des hommes mais par des bêtes de somme, signe typique des hautes civilisations.
Lowie, Anthropol. cult.,1936, p. 42. ♦ Houe fourchue, houe trident. Houe à deux, à trois dents, utilisée notamment pour défoncer les sols pierreux. On donne le premier labour avec la pioche ou la houe fourchue (Du Breuil, Cult. arbres,1876, p. 613).Il ne faisait plus très clair. Les dents d'une houe abandonnée dans l'allée luisaient comme de l'argent (Pourrat, Gaspard,1931, p. 199). B. − ,,Instrument à traction animale, utilisé pour l'entretien des cultures en lignes espacées, constitué par un châssis, muni à l'avant d'un régulateur à roue, sur lequel peuvent s'adapter (...) des socs, dents ou griffes en vue d'exécuter des binages, sarclages, scarifiages ou buttages`` (Agric. 1977). Houe bineuse, houe à cheval. Les houes multiples, de plus grandes dimensions que les houes à un rang, sont destinées à travailler plusieurs interlignes en un seul passage (Passelègue, Mach. agric.,1930, p. 153). Prononc. et Orth. : [u] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Homon. hou, houx. Étymol. et Hist. 1. Ca 1170 « pioche à lame assez large dont on se sert pour les binages » (Rois, éd. E. R. Curtius, p. 24); 2. 1755 houe à cheval (Duhamel du Monceau, Traité de la culture des terres, t. 1, p. 112 ds Brunot t. 6, p. 259). De l'a. b. frq. *hauwa « houe, pioche, binette »; cf. m. néerl. houwe de même sens; a. h. all. houwa; m. h. all. houwe; all. Haue « id. ». Fréq. abs. littér. : 37. DÉR. Houer, verbe.Travailler (la terre) avec la houe. Il houe cette terre, ce jardin (Besch. 1845). Ce vigneron ne fait que houer toute la journée (Ac.1835, 1878).− [ue] init. asp., (il) houe [u]. Att. ds Ac. dep. 1694. − 1resattest. a)
début xiiies. hoër intrans. « labourer avec la houe » (Hervis de Metz, éd. E. Stengel, 4736), b) ca 1274 hoer trans. « id. » (Adenet le Roi, Berte, éd. A. Henry, 848 ds T.-L.); de houe, dés. -er. |