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HOMOLOGUER, verbe trans.
DR. [Le suj. désigne une instance judiciaire] Approuver, rendre exécutoire un acte, une décision. Lorsqu'il sera question du mariage de l'enfant d'un interdit, la dot, ou l'avancement d'hoirie, et les autres conventions matrimoniales, seront réglés par un avis du conseil de famille, homologué par le tribunal, sur les conclusions du commissaire du Gouvernement (Code civil,1804, art. 511, p. 93).Je viens vous apprendre que le testament est tout à fait en règle, et sera certainement homologué par le tribunal, qui vous enverra en possession (Balzac, Cous. Pons,1848, p. 306).En exécution d'un jugement du tribunal d'Agra, confirmé par la cour de Delhi, homologué par le conseil privé, les biens immeubles et mobiliers ont été vendus, les valeurs réalisées, et le total a été placé en dépôt à la banque d'Angleterre (Verne, Millions,1879, p. 11).
− P. ext. [Le suj. désigne une instance, une autorité officiellement ou tacitement reconnue] Autoriser, agréer la mise en place, l'utilisation, la fabrication de quelque chose. Le tarif des Droits de stationnement et de location, en ce qui concerne le sol des voies publiques, est établi par le Conseil municipal et homologué par le Préfet s'il s'agit de la petite voirie ou de la voirie urbaine (Baradat, Organ. préfect.,1907, p. 242).[La conférence du 12 mars] fut précédée d'une séance du conseil supérieur de la Défense Nationale, qui approuva les décisions prises par moi, et homologua les propositions que j'allais développer devant les commandants en chef ou leurs représentants (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 280).Le problème technique ayant été résolu et la fabrication industrielle commencée, les normes applicables au superciment ont été précisées et homologuées en 1950 (Cléret de Langavant, Ciments et bétons,1953, p. 111).
♦ Emploi adj. du part. passé. Le constructeur est tenu dès lors de délivrer, sous sa propre responsabilité, un certificat qui garantit la conformité de chaque appareil vendu au prototype homologué (Organ. hospit. Fr.,1957, p. 11) :
Le nombre des hôtels homologués « de tourisme » par les services officiels est en constante progression et l'évolution actuelle du tourisme (...) fait qu'une grande partie des 500 000 chambres des 60 000 hôtels non homologués, pensions de famille et maisons meublées est partiellement au service du tourisme. Jocard, Tour. et action État,1966, p. 269.
− En partic., dans le domaine sportif. Enregistrer officiellement une performance, un record. Sans doute son désir était-il peu fondé, puisque, si elle battait ce record, sa performance, accomplie sans témoins officiels, ne serait pas homologuée (Montherl., Olymp.,1924, p. 283).Cela est d'autant plus remarquable que le sport du tir est un des rares où les records ne peuvent être homologués que si la performance est réalisée en compétition officielle (Jeux et sports,1967, p. 1462).
♦ P. anal. Valider une action ayant le caractère d'une performance. Quelqu'un, qui n'a souci que du vrai, me souffle que rien n'est moins sûr, que ce record n'a pas été homologué, que la plus sanglante des guerres n'a pas été la plus sanguinaire, qu'elle fut horrible et propre comme une usine de Chicago (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 161).Je l'ai bien accroché [un avion allemand]. Je ne le lâchais pas. Il a dû s'abattre en Hollande (...). Il paraît que le capitaine ne peut pas l'homologuer (Cendrars, Lotiss. ciel,1949, p. 75).
− Au fig. Accepter (quelqu'un ou quelque chose) au sein d'une structure morale, intellectuelle. Synon. agréer, reconnaître.Je comprends que les Socialistes homologués, contrôlés et dûment patentés par les administrateurs de l'Humanité aient peu de goût pour les héros de Fleurus (Sorel, Réflex. violence,1908, p. 376).Ce haro sur l'universel a été poussé dans une heureuse formule dont on croit pouvoir dire qu'elle serait homologuée par maint écrivain moderne, non seulement poète ou romancier, mais qui traite expressément d'idées, Suarès, Gide, voire Bergson (Benda, Fr. byz.,1945, p. 68).
♦ Emploi adj. du part. passé. Cette roublardise confondait son jugement. Elle n'était point mathématique, homologuée, mais maligne et bien vivante (Hamp, Champagne,1909, p. 200).
Prononc. et Orth. : [ɔmɔlɔge], (il) homologue [ɔmɔlɔg]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1329 emologuer dr. (Arch. hosp. de Paris, II, 25 ds Gdf. Compl.); 1461 homologuer (Ordonnances des rois de France de la troisième race, t. 15, p. 86); 2. 1924 « reconnaître, enregistrer officiellement après vérification (une performance, un record) » (Montherl., loc. cit.). Empr. au lat. médiév.homologare (1268 ds Du Cange); du gr. ο ̔ μ ο λ ο γ ε ι ̃ ν « être d'accord, reconnaître »; les formes du type emolog-, par dissimilation. Fréq. abs. littér. : 16.