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HOCHER, verbe trans.
Secouer, remuer.
A. − Usuel.
1. Secouer (la tête, le menton) de droite à gauche ou de haut en bas pour exprimer des sentiments divers, voire opposés, et interprétés d'après la mimique qui accompagne ce mouvement. Hocher la tête d'un air de doute, en signe d'approbation, d'incrédulité, de regret. Les deux ruraux hochaient la tête en signe de refus (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Champs, 1882, p. 78).Jerphanion écoutait sans interrompre, hochant la tête d'un air de compréhension sympathique (Romains, Hommes bonne vol., 1938, p. 124).M. Rambout hocha la tête; mais je ne sus pas si c'était en signe d'incrédulité ou d'admiration (Bosco, Mas Théot., 1945, p. 222) :
Moins de trois ans après, non pas en enfance, mais un peu ramollie, je devais la voir [Mmede Forcheville] à une soirée donnée par Gilberte, et devenue incapable de cacher sous un masque immobile ce qu'elle pensait (pensait est beaucoup dire), ce qu'elle éprouvait, hochant la tête, serrant la bouche, secouant les épaules à chaque impression qu'elle ressentait... Proust, Temps retr., 1922, p. 951.
Hocher les épaules. Les soulever et les laisser retomber. Cécile hoche les épaules pour montrer qu'elle non plus ne se comprend pas toujours (Duhamel, Cécile,1938, p. 139).
P. anal. [En parlant d'un oiseau] Il [le moineau] hoche la queue, remue la tête, offre son ventre (Renard, Poil Carotte,1894, p. 40).
2. Emploi pronom., rare. Les quatre têtes se hochèrent avec un air d'intelligence bien français; l'intelligence s'effaça, il ne resta qu'un immense loisir et les têtes continuèrent à branler (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 136).
3. Emploi intrans. Hocher de la tête (Ac. 1935).
Hocher du nez (au fig., vx). ,,Témoigner par un mouvement du visage son mécontentement, sa désapprobation`` (Littré).
Rem. L'usage diffère de celui qui est attesté ds certains dict. Pour Ac. 1798-1935 Hocher la tête c'est ,,marquer (...) qu'on désapprouve quelque chose ou qu'on ne s'en soucie guère``. Pour Littré c'est ,,la secouer en signe de désapprobation``.
B. − Emplois spéc.
1. Région. [L'obj. désigne un arbre fruitier et p. méton. les fruits] Secouer pour faire tomber les fruits. Hocher un prunier pour en faire tomber les prunes (Littré). Mon petit garçon « hoche » ces mêmes mirabelliers grandis, dont nous atteignions aisément, alors, les branches (Barrès, Cahiers, t. 4, 1906, p. 167).
2. MAN. Hocher le mors, la bride [à un cheval]. ,,Secouer fréquemment (le mors, la bride) pour exciter le cheval`` (Ac. 1798-1935). Au fig., vieilli. Hocher le mors à qqn. Chercher à l'animer, l'exciter. (Ds Ac. 1835-1935, Littré, DG).
[Le suj. désigne le cheval] Hocher le mors. ,,Le secouer`` (Ac. 1935). Son mulet hochait le mors; il lui lâcha la bride et se laissa dépasser par un long cortège de fuyards que l'ennemi ne cherchait pas à poursuivre (Morand, Flagell. Séville, 1951, p. 341).
Emploi intrans. Cheval qui hoche du mors (Ac.1935).
REM. 1.
Hocheur, subst. masc.a) Rare. Celui qui hoche. b) Littér. Arrivez ici, arrivez ici! vous tous, tous les dieux (...)! les chauffeurs de volcans! les hocheurs de cordillères! (Claudel, Chr. Colomb, 1929, p. 1163).c) Région. ,,Ouvrier chargé de faire tomber les pommes à cidre`` (Littré; ds Fén. 1970).
2.
Hocquesonner, verbe trans.,région. (Normandie) [d'orig. onomatopéique, cf. FEW t. 4, p. 450a]. Hocher, agiter, ébranler. Les maîtres (...) leur tournaient la tête [aux chiens] vers leurs adversaires et la leur hocquesonnaient avec violence (Flaub., Champs et grèves, 1848, p. 348).Tirer les rênes [du cheval] et (...) lui faire saigner les dents, en hocquesonnant tant qu'elle peut le mors dans sa bouche (Flaub., Corresp., 1853, p. 104).
Prononc. et Orth. : [ɔ ʃe] init. asp., (il) hoche [ɔ ʃ].Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1155 hochier « secouer, remuer » (Wace, Brut, 10584 ds T.-L.); 2. ca 1170 hoquer le chief « hocher la tête » (Beroul, Tristan, éd. Muret, 1543). De l'a. b. frq. *hottisôn « secouer », dér. en -isôn de *hottôn « faire balancer, branler »; cf. m. néerl. hutselen, hutsen « secouer, agiter, remuer, balancer »; néerl. hutsen « id. ». Fréq. abs. littér. : 1083. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 432, b) 1 768; xxes. : a) 2 246, b) 1 935.