| HOCHE, subst. fém. Vieilli. Petite entaille. Synon. coche.Lorsque les nouvelles palmes se développent, les inférieures (...) tombent, et laissent sur le tronc des espèces de hoches raboteuses et annulaires, qui servent à la fois de marques chronologiques, et de degrés pour monter à son sommet (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 65).− Spécialement ♦ ,,Marque qu'on fait sur une taille pour tenir le compte du pain, du vin, de la viande, etc., qu'on prend à crédit. Faire une hoche`` (Ac. 1798-1935). ♦ Brèche sur une lame de couteau. Vieux couteau trop aiguisé, qui a des hoches et qui s'ébrèche facilement (Flaub., Corresp., 1872, p. 24). ♦ BÂT., au plur. ,,Entailles faites sur de petits morceaux de bois scellés dans les murs en construction pour tendre les lignes ou cordeaux, et qui servent de repères ou de régulateurs`` (Jossier 1881). REM. Hocher, verbe trans.Marquer d'une hoche, faire une entaille; faire de petites entailles sur la lisière d'un tissu que l'on veut coudre. Hocher une lisière (Littré). Hocher une taille de boulanger (Ac. 1935). Prononc. et Orth. : [ɔ
ʃ] init. asp. Passy 1914 [hɔ
ʃ]. Étymol. et Hist. a) Ca 1170 osche « entaille, brèche dans un objet (ici une épée) » (Beroul, Tristan, éd. E. Muret, 2081); b) ca 1260 oche « marque pour tenir un compte » (E. Boileau, Livre des Métiers, 7 ds T.-L.); c) xives. techn. horlog. « encoche » (Traicté horol. , p. 10b, ibid.). Terme relevé dans l'ensemble du domaine gallo-rom. (a. prov. osca « entaille » ca 1228, Chanson croisade, éd. E. Martin-Chabot, 177, 26, mot restitué par l'éd., v. aussi éd. P. Meyer, 5458, gloss.; a. gasc. osca « dépression, brèche dans un terrain » 1384); le nord de l'Espagne (Navarre, Aragon [anno 858 lat. médiév. osca, S. J. de La Peña], Galice; Catalogne; ensemble des provinces basques [type ozka « entaille »]), nord de l'Italie (Piémont, Ligurie), v. Hubschmid fasc. 2, pp. 146-148. Cette aire géograph. suggère à W. von Wartburg (FEW t. 7, p. 432b) l'hyp. d'une orig. gaul. (un gaul. *osca qu'il déduit du cymrique osg « coche, entaille », bret. ask « id. », aska « faire une encoche »; pour les rapprochements avec le celt., v. J. Loth ds R. celt. t. 41, p. 398), le basque étant dans ce cas empr. à une lang. rom.; v. par contre l'opinion de Cor. t. 4, p. 1025. Pour Hubschmid au contraire (p. 149), l'ensemble de cette famille basco-prérom. se rattache à une racine pré-rom. *oska, les mots gallo-rom. pouvant remonter à un substrat pré-i.-e. apparenté au basque. Hubschmid, loc. cit. rattache d'autre part à cette famille, celle de l'a. fr. ouche « terre labourable, pièce de terre, enclos » (xiiies. ds Gdf. et T.-L.) − la notion de morceau, pièce (de terre) pouvant être déduite de celle de « entaille, incision [détachant des morceaux] − que FEW t. 7, pp. 431-432 fait dériver du lat. médiév. olca « terre, pièce de terre » (accessoirement osca p. infl. de osca > a. fr. osche « entaille »), d'orig. gaul. H- initial, relativement tardif (1530, Palsgr.), est prob. dû à l'infl. de hocher*. Bbg. Thurneysen 1884, p. 103. |