| * Dans l'article "HEM, HUM,, mot inv." HEM, HUM, mot inv. A. − [Gén. répété; s'emploie pour attirer l'attention ou signaler discrètement sa présence à qqn] Hem, hem venez par ici (Ac.1935).− Hum! Hum! Rascasse n'écoute pas. − Hum! Hum! − Rascasse : Ah! c'est vous? − Auguste : Ben... oui... n'est-ce pas? J'avais deux mots à vous dire (Achard, Voulez-vous jouer?1924, II, 6, p. 168). ♦ Faire hum hum. Silence troublé par une discrète petite toux c'est le veilleur de nuit qui fait hum... hum... histoire de montrer qu'il est là (Prévert, Paroles,1946, p. 154). − Emploi subst. masc. Le général était écarlate; il (...) promena autour de lui des regards foudroyants, et poussa un hem! qui fut répété en écho par les cordes basses du piano (Feuillet, Camors,1867, p. 81).− Parfaitement clair, dit Lahrier. − À merveille, fit le chef; vous voilà prévenu. Et vous savez, n'ayez pas l'air de vouloir faire le malin, ou ça va... Il s'interrompit, averti par un « hum » discret, d'une présence insoupçonnée (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 1ertabl., II, p. 37). B. − [Marque que le locuteur prend une distance par rapport à (la parole de) l'interlocuteur parce qu'il ne partage pas entièrement l'opinion exprimée] − [Employé seul] − Geneviève : Malgré tout, je crois en la victoire finale. − Coulange : Hum! − Geneviève : Il faut toujours croire. − Philippe : Croyons, croyons, croyons (Montherl., Exil, 1929, I, 2, p. 29). Elle s'est levée une nuit; elle a été ouvrir le robinet du gaz sans que je m'en doute, et puis elle s'est recouchée près de moi. Voilà. − Garcin : Hum! − Inès : Quoi? − Garcin : Rien. Ça n'est pas propre (Sartre, Huis clos,1944, 5, p. 144). − [Employé avec une phrase explicitant ce qui motive la réticence du locuteur] − Monsieur, observa le voisin, est-ce que vous ne trouvez pas que maître Jacques Charmolue a l'air très doux? − Hum! répondit Gringoire. Je me méfie d'une douceur qui a les narines pincées et les lèvres minces (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 352).− Avons-nous quelque chance de nous en tirer, Monsieur Cyrus? demanda le marin. − Oui, Pencroff. − Hum! Six contre cinquante! (Verne, Île myst.,1874, p. 437).Jusserand n'est pas sans excuses. − Il n'y a pas d'excuses. − Hum! Il ne faut pas s'emballer. D'abord, il a parlé de passion. La passion, c'est quelque chose d'éminemment respectable (Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 224). − En partic. 1. [Employé avec une phrase rectifiant les propos de l'interlocuteur] − Trembler!... Vous tremblez toujours. Ah! les Turcs ont raison : Allah a fait le lièvre et l'Arménien... − Hum! Vous connaissez mal le proverbe, ou vous le citez trop poliment... Les Turcs disent : « Allah a fait le lièvre, le serpent et l'Arménien... » (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 209). 2. [Suivi d'un discours que le locuteur s'adresse à lui-même] − Une indiscrétion de votre part, acheva le groom à mi-voix, serait peut-être l'arrêt de mort d'un homme. − Hum! pensa le baron, prenant place dans le char, je croyais aller à un duel, et voici que j'entre en plein roman... Oh! les femmes... (Ponson du Terr., Rocambole, t. 3, 1859, p. 395). C. − [Marque que le locuteur éprouve de la gêne à expliciter sa pensée à l'interlocuteur] − [Employé seul] − Gosta s'est levé inquiet, il va vers eux : Qu'est-ce que vous vouliez me dire au sujet de la petite? − Tarde : Hé bien, voilà... Hum! − MmeTarde : Oh! rien de grave, tu sais... (Anouilh, Sauvage,1938, I, p. 134). − [Employé avec une phrase explicitant la pensée du locuteur] − Encore un peu de patience, Messieurs. Vous, Monsieur Bénin, veuillez formuler clairement votre question. − Hum! Voilà. Nous voulons nous venger (Romains, Copains,1913, p. 59). ♦ En partic. [Employé dans une réponse] − As-tu vu comme ils étoient armés? − Oui; mais que penses-tu de ces gens-là? − Hum!... Ils n'ont pas bonne mine... Ce sont peut-être les brûleurs de la prison... (Balzac, Annette, t. 4, 1824, p. 135).Vous connaissez Gohier? − Je crois bien. Quel talent! Je le disais hier à... − Très bien. Vous savez qu'il a un procès. − Hum! oui... Je crois que j'ai lu ça (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 507). D. − [S'emploie pour marquer que le locuteur veut reprendre le fil du discours après une digression ou une interruption malgré la gêne qu'il sent que cela entraîne pour l'interlocteur] − Je sors si peu, reprit-elle pour s'excuser. Il y eut une seconde de gêne. André, à tout hasard, saisit la conversation là où elle était restée gisante : − Hum... oui, en effet, nous nous rencontrons bien rarement... (Martin du G., Devenir,1909, p. 171). Rem. La graphie hem n'est pas attestée ds la docum. pour les emplois B, C, D. REM. 1. Hm, mot inv.,synon. supra C.Pas de distinguos, pas de dialectique, rien de tout cela. Je veux du solide. J'écoute. − Hm hm, fit Onésiphore. Je ne puis répondre aux trois questions simultanément : mon discours est linéaire, comme tout discours humain. − Où veux-tu en venir? (Queneau, Les Fleurs bleues, Paris, Gallimard, 1965, p. 40). 2. Hmm, mot inv.a) [Marque que le locuteur prend une distance par rapport à (la parole de) l'interlocuteur (bien qu'il puisse en apprécier le contenu)] − Mais il n'est pas étranger. C'est un Français. − Il semble assez excentrique. − Hmm! Il y a là une modulation parfaite, qui traduit à la fois la flatteuse opinion qu'on a du client, bien sûr, − celle, non moins flatteuse, qu'on a de votre discernement − la certitude que cette excentricité, manifestée par un habitant de l'hôtel, ne saurait être que du meilleur aloi, − et pour finir, et pour résumer tout cela, − une gêne évidente (Gracq, Beau tén.,1945, p. 109).Camerino : Le Saint-Père nous offre Spolète et Foligno! Malatesta : Pas moins que cela! − Contre quoi? Camerino : Contre rien. Malatesta : Hmm... Spolète et Foligno, ces perles! Est-ce qu'on se mettrait à reconnaître mes services? (Montherl., Malatesta,1946, I, 6, p. 448).b) [Marque l'appréciation positive de qqc.] Hmm, comme c'est bon! Prononc. et Orth. : hum [œm] init. asp. Transcr. [ɔm] init. asp. comme hom ds Littré. Hum est majoritaire ds la docum. mais n'est pas attesté ds Ac. Il exprime le plus souvent le doute, la méfiance comme hom [ɔm] init. asp. qui est attesté ds Ac. 1935. Var. hmm! (rem. 2). Hem [εm] init. asp. sert à appeler, à attirer l'attention sur sa présence ou la présence de qqn. Il est attesté ds Ac. dep. 1694. Il y a interférence entre les deux sens et les trois formes graph. Ainsi Ac. 1694-1878 traite, s.v. hem, le sens de « appel »; Ac. 1935 y ajoute celui de « doute ». La docum. donne des ex. de hum au sens de « appel » (v. Courteline, loc. cit.). Étymol. et Hist. Av. 1544 hem (Marot, Second colloque d'Erasme, éd. P. Jannet, t. 4, p. 29); 1611 Humhum (Cotgr.); 1680 hom! (Hauteroche, Crispin médecin, II, 37 ds DG). Onomatopée; hem servant à attirer l'attention est déjà attesté en latin. Fréq. abs. littér. : 23. Bbg. Quem. DDL t. 7. |